Deuil
Déjeuné avec E. à
L’Instinct. Il me parle de lui et de ses proches pendant tout le repas, ce qui me va bien car cela m’évite de lui parler de moi. Je n’avais plus à l’esprit combien il est difficile de gérer l’oubli lorsque l’on vit comme moi en ce moment une période de rupture.
Tous les matins en me réveillant, la première pensée qui me vient à l’esprit est pour Antoine qui n’est plus à mes côtés. Et la vie semble avoir un malin plaisir à rappeler en permanence la personne que l’on cherche à oublier.
Chaque fois que je reçois un SMS, je pense à Antoine car j’avais installé la même sonnerie d’alerte que lui. J’ai envisagé de changer la sonnerie, mais la nouvelle ne me fera-t-elle pas penser également à lui ?
Je n’ai supprimé aucune photo, ni aucun SMS sur mon iPhone et j’ai vu avec soulagement les messages d’Antoine descendre de plus en plus bas dans la liste chronologique des SMS. Je n’ai plus désormais à les subir que lors d’une recherche dans un passé presque lointain.
Bien des films me font penser à lui, les DVD du
Parrain à la fnac, le nouveau film de Christophe Honoré qui sort en ce moment…
Le restaurant
La criée, devant lequel je passe tous les jours me fait penser à Antoine qui m’avait indiqué l’homonymie avec le théâtre de
La Criée.
Je suis retourné au
café Beaubourg il y a quelques jours. J'ai regardé avec effroi la
table des adieux, mais j'ai tellement de souvenirs à cet endroit que je pourrai y revenir sans difficulté.
Cela prendra quelque mois mais le temps fera son œuvre.
J’oublierai.
On n'oublie pas, mais la blessure cicatrise et fait moins mal.
mutus liber | 03.09.11 @ 11:38 >