Pagnolade auvergnate
Me voici pour quelques jours en Auvergne en attendant d'emmener mes filles passer la semaine à Toblach. Avant hier était le jour des obsèques de ma grand-mère dans une grande église impersonnelle. La plupart des cérémonies d'obsèques sont maintenant organisées par des laïcs que je me garderai bien de critiquer tant ils ont le souci de bien faire et que la tâche est ingrate. Le résultat reste étrange, on dirait presque une voix électronique lisant un texte préétabli interrompu par le nom du défunt lorsqu'il est évoqué. Trois générations ont lu des textes. Mon oncle a lu la première lecture, j'ai lu un psaume et les enfants de ma cousine ont lu une prière.
Nous sommes allés ensuite au cimetière où ma grand-mère a rejoint ses parents et mon grand-père dans un caveau portant une lyre et des clés de sol, hommage à mon arrière-grand-père professeur de violon. Un débat sur l'emplacement où devait être déposé le cercueil a eu lieu. Il était plus pratique de le déposer en haut, à côté de mon grand-père, mais les autres emplacements du bas seraient alors restés inoccupés et difficilement accessibles. Mon père, au sens pratique toujours développé a affirmé, presque énervé : "
Il ne faut pas perdre de place, on va encore mourir!". C'est ainsi que mes grands parents, qui ne se sont jamais parfaitement bien entendus se retrouvent à deux étages de distance.
Et puis nous sommes repartis, mon père nous rappelant cette formule inscrite, parait-il, au fronton du cimetière de Saint-Amant-Tallende : "
Nous étions comme vous, vous serez comme nous."