Happy birthday, Gustav!
Le matin nous nous retrouvons à l’hôtel de ville pour un verre d’avant les cérémonies. Une soprano chante deux mélodies (mais rien de Mahler). On nous offre quelques souvenirs dans un sac de papier kraft au logo
GM qui ressemble tant à celui de
General Motors. Puis le président tchèque arrive, nous traversons Jihlava derrière lui jusqu’au parc nouvellement créé, à l’emplacement où les nazis on détruit la synagogue de la ville en 1939. La grande statue de Mahler se trouve là, encore cachée par un voile blanc. Il y a de nombreux discours, celui du maire, celui d’un lointain descendant de la famille Mahler qui vante les mélanges culturels –bohémiens, juifs et allemands- source de tant de créations artistiques, celui du sculpteur et enfin, celui du Président Klaus qui découvre la statue sous les applaudissements.
Il y a une collation à l’hôtel Mahler, là où résidait la garnison autrichienne au XIXème siècle, puis nous partons pour Kaliste. Il y a une atmosphère de kermesse dans le minuscule village, honoré par la présence du président qui plante une rose portant son nom devant la petite mairie. Je discute quelques instants avec Thomas Hampson qui semble impatient de chanter. Son récital a lieu dans la maison natale qui ne peut accueillir qu’une cinquantaine de happy few. Les autres dont je fais partie se contenteront d’une diffusion sur quelques écrans dans le jardin de la maison. Il y a des animaux de ferme, un peu partout et pendant le
Schildwache Nachtlied, il y aura cet échange amusant.
(chant du coq)
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Qui a chanté?
(chant du coq)
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Mais qui chante à cette heure?
Même si je ne l’ai vu et entendu que par des écrans et haut-parleurs interposés, c’est un court, mais magnifique récital que nous a donné Thomas Hampson qui est vraiment le plus grand baryton mahlerien du moment.
Dans l’après-midi, un concert de musique militaire du temps Mahler est donné. Il se veut un exemple des musiques que la fanfare militaire de Jihlava donnait à cette époque, parfois sous les fenêtres des personnalités de la ville. Puis nous avons pris quelques saucisses arrosés d’un verre de Pivo Bernard.
Le concert du soir était d’une médiocrité absolue. Il commençait par le premier mouvement de la
Deuxième Symphonie (et non pas
Totenfeier, comme annoncé dans le programme). Suivaient quelques Lieder chantés par Anne Sofie von Otter et Thomas Hampson, le Choeur de la
Troisième Symphonie (avec la chanteuse et les choeurs dans la petite église tandis que l’orchestre se tenait stupidement sur la grande scène montée pour l’occasion). Le concert, atrocement sonorisé sur les haut parleurs de pacotille, se terminait par un minable extrait du
Finale de la
Deuxième Symphonie, à partir de l’entrée des choeurs. Les applaudissements du public, venu pour la plupart de fort loin pour celà, ont été juste polis. Nous sommes rentrés à Jihlava en bus dans la nuit.