The Turn of the Screw à La Fenice
J’ai eu la bétise d’inviter un
Grindrien pour m’accompagner à
La Fenice. On avait rendez vous devant la boutique
Disney près du
Rialto. Il était petit, laid, à lunettes, et surtout très bête. J’aurais du le laisser là, devant sa vitrine et juste lui envoyer un SMS disant "
sorry we’re not a match", mais j’ai eu la bêtise de l’emmener avec moi. J’ai pris un
Spritz sur le
Campo San Giacomo (il n’a rien pris il ne boit pas d’alcool) je ne l’ai pas emmené au
Do Farai, ç’eut été donner du caviar à un cochon et j’ose à peine avouer qu’il a passé une bonne partie du deuxième acte du
Tour d’écrou à envoyer des SMS. Laissons le là où il est, dans sa banlieue de Mestre où il se prétend écrivain et laissons les lignes qui précèdent être sa seule oraison, dans ce blog où il n’aurait jamais du entrer.
Le
Tour d’écrou donc, dans le théâtre où il a été créé en 1954 par Benjamin Britten lui même, avec bien sûr Peter Pears dans le rôle de Peter Quint et David Hemmings dans le rôle du petit garçon (oui, oui celui qui allait devenir célèbre en 197x dans
Blow up d’Antonioni.
The Turn of the Screw est un opéra étrange dont je ne peux pas dire que je l’ai adoré mais je voudrais rendre hommage aux deux enfants anglais Peter Shafran et Eleanor Burke, qui ont été d’un bout à l’autre étonnant de justesse, tant dans leur jeu d’acteur que dans leur chant.
Après la
Fenice, je suis passé chez ma marchande de poisson thailandais et comme je suis allé très rapidement au fond de la boutique prendre un poisson doré et passer à la caisse, j’ai du lui expliquer la raison de mon achat aussi rapide.
- En fait j’ai déjà un poisson, mais il s’ennuie alors je vous achète son frère jumeau.
- Ah! C’est original. Vous savez qu’ils viennent de Thailande alors? Je les commande par quantité mais je ne sais pourquoi, ils me les envoient toujours au compte goutte.
- Alors l’année prochaine, si mes poissons ont eu un petit, je viendrai vous le revendre.
- C’est une bonne idée. A l’année prochaine, alors....
La vérité est que j’avais deux poissons mais que j’en ai bêtement donné un à G. Et chaque fois que je voyais le poisson solitaire, je pensais à lui. Maintenant qu’ils sont deux de nouveau, j’espère parvenir à oublier G. un peu plus encore.
Le soir,
Do Farai étant fermé le dimanche, j’ai dîné dans un restaurant recommandé par Stefano,
La Furatola sur le
Calle Lunga San Barnaba. Agréable mais n’égale pas mon cher
Do Farai. Pendant le dîner, je reçois une photo d’Antoine, prise live dans le métro de New York et je lui renvoie mon propre visage capté dans les toilettes du restaurant. Alors que je m’apprête à rentrer, un terrible orage m’empêche de partir, mais il dure si longtemps que je parcours en courant sous la pluie tout le
Calle San Barnabe, jusqu’à l’arrêt du
vaporetto. Pendant le trajet jusqu’au Lido, je parle au téléphone avec ma bonne fée, toujours aussi gentille avec moi.