Mein Nokia ist nicht kaputt. Es war nur krank
En rentrant chez moi hier, je me sentais un peu déprimé, abattu, fatigué aussi par une nuit trop courte. Je me suis endormi aussitôt et j'ai été réveillé une heure plus tard par
M@nu qui se trouvait aux halles et m'a annoncé sa visite. J'ai sauté dans une tenue disponible et suis parti faire quelques courses en l'attendant. En remontant la rue de Rome, j'ai vu que quelques gouttes commençaient à tomber et que le ciel semblait devenir menaçant à l'ouest. J'ai donc précipité l'achat de jus de pamplemousse et autres babioles. De retour dans la rue, assez chargé, il tombe une pluie très drue. Je tente quand même un retour à la maison. A mi chemin je m'arrête sous un porche. Si je vais plus loin, je serai trempé de la tête aux pieds. Je suis resté là, sous ce porche, une dizaine de minutes. J'ai vu une pluie torrentielle s'abattre, parfois mêlée de grêlons. Je me souviens aussi d'un petit bonhomme à lunettes, à l'apparence d'un général en retraite, qui est resté au moins cinq minutes à manipuler l'horodateur juste à côté de moi, totalement stoïque sous la pluie et absolument trempé. Il restait là, hagard, à observer son horodateur qui semblait mal fonctionner sous le déluge, puis il est reparti, lentement, tristement, toujours sous la pluie, son ticket trempé à la main.
Mon téléphone vibre. C'est
M@nu. Il me demande pourquoi je ne suis pas là. Il me dit qu'il se trempe devant chez moi. Je décide donc de braver les gouttes, les grêlons, les poissons, la mer entière, et je cours avec mes sacs sur les 200 mètres qui me restent à parcourir, au pire de la tourmente. Les gens rient autour de moi. L'un me crie "
Bonne douche!" J'arrive dans ma rue. Je vois
M@nu, au loin, tranquillement abrité sous son parapluie. J'arrive à ma porte totalement trempé. J'en profite pour réaliser un petit fantasme. Je pose mes sacs et j'écarte les bras sous les trombes d'eau qui tombent en braillant un
Singing in the rain improbable. Nous rions et nous rentrons chez moi.
C'est un peu plus tard, au café Beaubourg, que mon Nokia a commencé a donner des signes de faiblesses. Il a d'abord rajouté des caractères anormaux dans le dernier message que j'ai envoyé. Puis il a refusé de se rallumer. Nous sommes passés chez
M@nu. J'ai délicatement réchauffé mon Nokia déshabillé avec un sèche-cheveux. Je l'ai veillé une partie de la nuit. Et ce matin, il a de nouveau flamboyé de mille feux. Il m'a même apporté un très beau message que j'ai lu en tremblant. Alors, je suis allé prendre un CD, je l'ai mis dans le lecteur, j'ai fermé les yeux et j'ai écouté le
Caprice sur le départ de mon frère bien aimé.