La mariage introuvable
Un regard sur mon iPhone dans le taxi a suffit: j’ai aussitôt compris que nous avions quitté l’hôtel à l’heure française et donc, une heure trop tard. Il était 11h45 à Bucarest et le mariage avait commencé à 11h30 dans un village banlieue du nord de la ville. Le trafic était très fluide mais j’étais un peu tendu. Faire deux mille kilomètres pour rater un mariage est un peu énervant. Nous arrivons dans le village vers midi quinze et là, il faut trouver l’église orthodoxe. J’imaginais que ca serait simple, ça ne l’était pas. Notre chauffeur de taxi se renseigne auprès de personnes qui attendent le bus. L’un dit d’aller à droite, l’autre à gauche. Notre chauffeur choisit la gauche. Nous arrivons à un petit cimetière orthodoxe au fond duquel il y a une chapelle. Je m’y rends à pied. Un office est en train d’y être célébré mais l’assistance est à cent pour cent roumaine et villageoise. Nous repartons.
Nous nous arrêtons devant le poste de police où le chauffeur disparait puis revient pour me demander d’y aller à mon tour. A l’intérieur, deux policiers qui n’ont pas l’air submergés d’activité en ce dimanche ensoleillé. L’un des deux parle un anglais fort correct, comprend parfaitement, et indique au chauffeur de taxi où se trouve l’église orthodoxe.
Nous arrivons avec une heure de retard. Tous les invités sont dans la cour de l’église. J’imagine que la cérémonie est terminée et que nous serons juste à l’heure pour la photo de groupe. En fait elle n’a pas commencé, il y a une heure et demie de retard en raison des cérémonies précédentes. Ma fille et moi soufflons.
La cérémonie de mariage fut pittoresque, avec deux popes célébrant le mariage et trois chanteurs masculins l’animant, l’ensemble étant exclusivement chanté. Il y une des couronnes, frottées sur les futurs époux puis placées sur leur tête avant une sorte de ronde autour de l’hôtel. Le sacrement de communion fut distribué sous la forme d’un gâteau ressemblant à un boudoir, trempé dans le vin et devant impérativement être mangé trois fois.
L’après midi, un interminable dîner a commencé vers 14h00. A 22h00, le dessert n’était toujours pas servi et ma fille et moi nous sommes esquivés. Nous devions partir le lendemain de bonne heure pour Istanbul.
G.
J’ai peur qu’un jour tu mettes un terme à nous deux
V.
Pourquoi Nourson ?
G.
Tu pourrais ne pas être amoureux de moi ?
V.
Je ne sais pas. Je ne crois pas. Mais toi je pense que tu sais que tu ne le seras jamais...
G.
Non j’en sais rien. Je demande dans le cadre d’une hypothèse.
V.
Je serais horriblement triste de ne plus te voir… C’est pour ça que je ne sais pas répondre.
G.
Je le serais aussi. Je suis bien embêté tu sais.
V.
Et si on donnait un peu de temps au temps ? Dis moi ce que tu en penses...
G.
Je pense que je veux continuer à te parler et à te voir.
V.
Moi aussi… Je le veux vraiment...
Ce soir c’est le 26. Il y a juste un mois, je rentrais de Venise et je découvrais tes grands yeux...
G.
Bon anniversaire *
V.
A toi aussi Nourson.