Karl et Erick (et G.)
Le matin, je suis passé rue Madame, à 45 numéros de ma première adresse à Paris pour visiter l’archetier d’Alban Berg et récupérer un précieux objet dans un long écrin noir, en échange d’une liasse de billets. A part ma longue discussion avec l’archetier au cours de laquelle nous avons évoqué l’archet de Gil Shaham qui parait-il vaut 150.000 euros et qui s’est jadis brisé sous mes yeux, j’ai peu de souvenirs de cette journée, je l’ai sans doute juste attendu. Dans la soirée, je suis allé le chercher gare de Lyon. Il était surpris que je sois sur le quai. Il était bronzé avec ses grands yeux sous son brushing en pétard. On s’est garés près de chez moi, on est allés dîner chez
Karl et Erik les deux jumeaux de la rue de Tocqueville. On est revenus chez moi, je lui ai préparé le dessert magique de
Do Farai, il était bon et parfaitement mousseux.
Il m’avait dit qu’il avait toujours du mal à se concentrer pour lire. Alors presque par jeu, j’ai commencé à lui faire la lecture du
Fait du Prince d’Amélie Nothomb qui trainait par là. Il a eu l’air d’apprécier et m’écoutait, grave et concentré.
Je ne sais plus si c’est lui ou moi qui a fait le premier geste, mais nous nous sommes longuement embrassés. J’ai vite compris qu’il aimait être embrassé sur les lèvres, dans le cou et sur le ventre. Tard dans la nuit je devais le raccompagner. Cette fois ci, je l’ai laissé en bas de chez celui chez qui il habite encore.
Je suis rentré chez moi pour une très courte nuit.