Ouro Preto
C’est une ville étonnante, blottie dans des montagnes à l’accès difficile. Ville de chercheurs d’or, elle a longtemps été la capitale du Minais Gerais, avant d’être abandonnée en même temps que les mines fermaient, au profit de Belo Horizonte. C’est ce qui l’a sauvée. Et aujourd’hui, se tient fièrement debout un incroyable patrimoine architectural, dans des rues à pic, avec un grand nombre d’églises latino baroques qui se découpent sur la belle silhouette de la ville. Je loge dans une pension elle-même construite dans une belle ancienne maison coloniale.
Mais bien sûr, c’est le carnaval ici aussi et la ville devient impraticable dès la fin de l’après-midi, et ce jusqu’à l’aube. Le carnaval d’Ouro Preto a la réputation d’être celui des jeunes et des étudiants et en effet la foule qui se presse dans les vieilles rues en pente est jeune et bigarrée. Alors je me couche tôt, j’essaye de dormir dans le vacarme de
samba qui vient d’un peu partout et le matin, alors que la ville est fraîche et silencieuse, alors que les équipes de nettoyage passent pour nettoyer les déchets dans une odeur de graisse, d’urine et de vomi, je visite les si belles rues en oubliant mon odorat. Lorsque je passe dans des endroits un peu reculés, qui sans doute étaient sombres la nuit, le sol est jonché de bouteilles d’alcool, de canettes de bière et de préservatifs usagés, signe que la réputation des brésiliens n’est pas usurpée.