Philadelphia Story
Les trains entre New York est Philadelphie sont lents et vieux. La voie traverse des endroits improbables, usines désaffectées, terrains vagues, zones industrielles, dépotoirs sauvages, la voie elle-même étant souvent jonchée de détritus. Parfois, le spectacle est intéressant, au départ lorsque l’on voit l’
Empire State Building de loin, où à l’arrivée, lorsque les tours du
downtown de Philadelphie se détachent à l’horizon.
La ville a un intérêt limité, la gare de la
30th street est assez belle, le centre historique présente quelques bâtiments intéressants. L’objet de cette journée en Pennsylvanie était un concert par l’orchestre de la ville. Le
Kimmel Center, bâti de 1999 à 2001, est un ensemble astucieusement construit. La salle, qui ressemble un peu à celle de Birmingham, mais dans des couleurs plus classiques, bénéficie d’une très belle acoustique. C’est une structure qui semble assez légère et qui est entièrement recouverte d’une arche transparente sous laquelle se trouve aussi le hall monumental et des boutiques.
Les concerts sont filmés et projetés en direct sur deux immenses écrans derrière l’orchestre, un peu comme un concert rock. Il y a du bon et du mauvais. L’attention est un peu attirée inutilement vers l’image, mais observer le jeu du soliste est assez agréable. Je ne sais comment font les chefs pour diriger sereinement avec face à eux leur propre image en quatre mètres par trois.
Le concert démarrait par un superbe
Prélude et Mort d’Isolde où l’orchestre a montré ses extraordinaires qualités de son et d’homogénéité sous la baguette très inspirée du chef russe Andrey Boreyko. Suivait le Troisième Concerto pour piano de Beethoven, magnifiquement interprété par Garrick Ohlson.
La deuxième partie m’avait fait hésiter à faire le voyage de Philadelphie. Il s’agissait en effet de l’abominable transcription pour orchestre symphonique qu’a commise Arnold Schoenberg à partir du Quatuor avec piano op. 25 de Brahms. J’ai tenté d’y trouver objectivement quelques beautés mais je n’y suis pas parvenu, le dernier mouvement me consternant comme à l’habitude.