Varsovie l'été
Le Marriott est envahi de sportifs handicapés de tous les pays du monde. Il y a la queue devant les ascenseurs qui ne peuvent contenir que deux fauteuils roulants. Au petit déjeuner, curieuse impression de faire partie des bipèdes minoritaires. Longue réunion de travail avec un client. En retournant au Marriott, marche devant moi un garçon en tee shirt rouge et en bermuda et aux immenses cheveux blonds longs qui lui recouvrent les épaules et qui ondulent au fur et à mesure de ses pas. Je le dépasse pour voir son visage étonnamment beau. Je demande ma valise déposée à l’hôtel et je vais me changer dans les toilettes. Je ressors en jean et tee shirt, le garçon blond est toujours là, assis à attendre on ne sait quoi. Je n’ose pas l’aborder. Je pars à pied à la recherche de la via Zurawia et de la boutique
Sergio Rossi pour laquelle j’ai vu une publicité dans le magazine
LOT. Je trouve la boutique et demande s’ils ont les chaussures de sport étranges en écailles noires vernies et à semelle blanche. Il leur en reste une paire par miracle à ma taille et en solde. Je pars avec, je vais chez mon disquaire acheter le disque de
Ania, je rentre à l’hôtel prendre mon bagage. Le garçon blond n’est évidemment plus là et je pars en taxi à l’aéroport Frédéric Chopin. "
Tiens il était polonais Chopin?" disent deux français qui attendent derrière moi à l’embarquement.
Entre Roissy et Paris, je roule décapoté en songeant à ce
sixième anniversaire et j’écoute à fond
Ania dans la nuit d’été.