La Cinquième de Maris Jansons au Concertgebouw
En arrivant au Ring, nous avons contourné Amsterdam par le nord, afin d'éviter le marathon qui se tenait dans toute la ville. Ici est là, des affiches avec les lettres jaunes
VIJF sur fond fuschia nous rappelaient l'objet de notre visite. C'est la première fois que j'occupais une aussi bonne place au Concertgebouw et, il faut bien le reconnaitre, la différence est flagrante par rapport à toutes celles que j'ai occupées jusque là. Mon illustre voisin et moi même occupions donc les places 63 et 65 du deuxième rang du blacon, en plein centre, juste au dessus des lettres dorées formant le nom du compositeur bien aimé. La première partie du programme était constituée du
Don Juan de Richard Strauss que Mariss Jansons a dirigé de façon enflammée précise et inspirée, retenant par instant l'orchestre dans des silences haletants, après des fortissimi d'anthologie. Et puis après l'entracte, les fameuses notes solo de la trompette ont retenti, inaugurant l'une des plus mémorables
Cinquième que je n'ai jamais entendues. Je retiendrai deux moments exceptionnels de cette interprétation que de ma vie je n'oublierai jamais. Ce passage du deuxième mouvement où la section des violoncelles au complet joue une mélodie à s'évanouir de beauté, juste accompagnés par une légère vibration des timbales. Et puis, dans le scherzo, ce long diminuendo des quatre cors, que Mariss Jansons a choisi de magnifier en les faisant s'éteindre l'un après l'autre. La salle a fait un triomphe a son orchestre, prouvant une fois de plus qu'Amsterdam est la ville de référence de l'interprétation mahlerienne.