En répétition avec le LSO
Je suis arrivé sous la pluie à l'église St Luke, toute proche du
Barbican, et où le London Symphony Orchestra répète le plus souvent. Malgré une heure de retard, j'ai été très gentiment accueilli et j'ai pu me glisser silencieusement dans la salle alors que l'orchestre jouait. C'est une assez jolie église dont on dirait qu'elle a beaucoup suffert. Les murs sont encore là, mais la charpente est très moderne. Un petite tribune a été installée pour les spectateurs peu nombreux ce jour là. Il faut dire que la session était consacrée à la répétition d'oeuvres de très jeunes compositeurs. Alors que j'arrivais, l'orchestre répétait
Water Colors d'Anjula Semmens (20 ans). Et après un court entracte, nous sommes passés à
Pixel de Tom Lane et
Lachrimae Antiquae Novae d'Emily Howard. Ce qui était surprenant dans l'écoute de ces trois pièces, c'était leur homogénéité, comme si les trois jeunes compositeurs étaient passés dans le même moule et avaient tous envie de jouer sur les couleurs plus que sur la construction musicale. Et de fait il y avait de très beaux sons, des effets intéressants, parfois un peu d'émotion. Le plus émouvant toutefois était d'observer les compositeurs, au premier rang, en train d'écouter leur oeuvre pour la première fois de leur vie, de la confronter avec ce que leur esprit avait imaginé. Et le plus admirable était la concentration de l'orchestre, qui jouait avec engagement et intérêt ces pièces toutes neuves. Leur chef François-Xavier Roth défendait lui aussi l'oeuvre dans un anglais savoureux et suggérait parfois de légères modifications.
Vers seize heures, j'ai quitté la salle à regret, songeant que s'y j'habitais Londres, je viendrais souvent me recueillir à Saint Luke.