Musique russe au Concertgebouw
Il me semble que c'est la deuxième fois que j'entendais en concert l'orchestre de la radio néerlandaise (la première fois étant lors d'un
passage avec tigger). Comme cette première fois, j'ai été plutôt agréablement surpris par le niveau de l'orchestre. Le concert démarrait par le second concerto pour violon de Prokofiev fort bien interprété par
Arabella Steinbacher, une eurasienne de 26 ans née à Munich. Au démarrage de la célèbre basse obstinée de clarinette et de pizzicati, dans le deuxième mouvement, j'ai été très inquiet du tempo vif choisi par Alexander Lazarev mais bizarrement, la musique de Prokofiev a su y résister.
La deuxième oeuvre jouée (sans entracte, juste le temps pour le chef de se prendre un gadin dans l'escalier) est peu connue. Il s'agit des
Saisons d'Alexandre Glazounov. Cette musique de ballet parfois belle, parfois longue a été étrangement conduite par Alexander Lazarev qui avait la volonté d'épater le public et dirigeait l'oeuvre avec un recul moqueur. Ainsi il nous annonçait les mouvements en les comptant avec ses doigts et parfois, il se tournait vers nous pour exprimer ses sentiments un rien exacerbés. Dans l'une des saisons, le
Printemps je crois, il y a un invraisemblable solo de harpe, assez long et d'une virtuosité hallucinante. Et le chef a cru bon de franchement bien rigoler en imitant la harpiste et en mimant des arpèges dégoulinantes. C'était drôle, mais un rien limite. Peut être Alexandre Lazarev voulait-il seulement se moquer du déclin de sa propre carrière et du temps qui passe, si bien illustré par le thème des
Saisons.
Lazarev est un farceur. Sur 'veuve joyeuse' (oui, il a dirigé cet improbable bijou, c'est dire l'état de sa carrière), au salut, il se tournait vers nous et disait, avec un très fort accent russe :
"Merrrrrci d'êtreuh veniou".
*Hirek, souixante maxi (upj)
hirek -
email| 12.09.07 @ 22:26 >