Le train du Caire à Alexandrie
Le taxi m'a laissé devant la gare
Ramsès. Un policier tout en blanc a demandé à une jeune recrue de s'occuper de moi pour trouver le billet. Il m'a accompagné au guichet et a demandé pour moi le billet de première classe pour Alexandrie pour quarante livres égyptiennes (6 euros environ). Le train est vielliot, noir blanc et rouge aux couleurs égyptiennes. Le wagon de première classe est très climatisé, il donne l'impression que l'on est dans les années cinquante. On démarre pile à l'heure, lentement au début un peu plus vite ensuite et l'on mettra deux heures à parcourir les deux cents kilomètres. La ligne traverse le détroit du Nil et le paysage est beau, avec énormément de cultures, du blé, du riz, de beaux paysages de palmeraies, quelques animaux domestiques qui cherchent l'ombre sous les arbres. De temps en temps, on croise des villes miteuses, aux constructions de brique à l'allure inachevée. Dès que lon est en zone urbaine, la voie devient une véritable décharge publique.
La clientèle est plutôt masculine avec quelques femmes voilées. Mon voisin m'a aimablement proposé ses journaux en arabe ou l'on aperçoit des femmes aux visages très colorés. A de nombreuses reprises, il prend un kleenex, se racle la gorge et y dépose soigneusement un mollard.
Je commande un petit déjeuner, une boîte en plastique rudimentaire avec des petits gateaux, deux tranches fines d'un fromage redoutablement fort, une portion de
vache-qui-rit locale, une jus de mangue en bouteille. On peut aussi commander un café ou en thé, issus de grandes bassines.
Il y a deux gares à Alexandrie,
Sidi Gaber, où le train se vide en grande partie, et
Masr, plus centrale. Entre les deux gares, un événement extraordinaire se produit. Un technicien passe sur tous les sièges inoccupés et les tourne à 180°. Dans le train Le Caire Alexandrie, on est toujours dans le sens de la marche, sauf si l'on veut faire face à un ami.
Je traverse la gare et j'arrive sur une place ensoleillée. C'est mon premier jour à Alexandrie.
Quelle merveille, Gvgvsse dans les terres du Pacha. Oui, ce petit détail des sièges dont on change le sens, tu viens de me pincer le coeur.
Une autre façon d'aller à Alexandrie consiste à prendre le train de 3e classe, et de demeurer plusieurs heures debout, collé aux jeunes soldats. Evidemment, si l'on a atteint le plaisir à Tanta, on peut toujours descendre et reprendre une première classe.
Sakakini Pacha -
email| 08.07.07 @ 10:56 >
Comme je te le disais, ces posts égyptiens sont très beaux. Tout en donnant des informations précises, ce sont de puissantes incitations à la rêverie.
Alice | 22.07.07 @ 21:14 >