Maman, j'ai encore raté l'avion!
Je me suis levé et j'ai pris tranquillement mon petit déjeuner au
Novotel de l'aéroport. J'avais le temps et je me suis mis à travailler.
Mister tigger me parle sous msn messenger :
- nava?
- bwof - j'attends mon avion.
- dans 3h?? ah non il est plus tard la.
- suis a l'hôtel - il est 10:40.
- putain jsuis perdu alors...
Et de fait c'est moi qui étais perdu puisque je lisais l'heure sur l'écran de mon ordinateur, l'heure de Paris. A Moscou, il était 12h40. j'étais donc dans ma chambre d'hôtel, pile une heure avant le décollage, alors que je savais d'expérience que
Turkish Airlines ferme ses comptoirs d'enregistrement quarante cinq minutes avant le vol.
En mode panique, je me suis habillé avec ce qui me tombait sous la main, j'ai rempli ma valise complètement en vrac et je suis parti. A 12h47 je payais l'hôtel et je partais en taxi (pour la somme absurde et non négociée de 200 roubles) pour gagner les dix minutes de marche qui me séparaient du Terminal 2. Je suis rentré dans l'aéroport, j'ai passé comme une bombe les contrôles de sécurité et je me suis précipité au comptoir
Turkish Airlines. "
Nous allions fermer" m'a dit madame
Turkish. J'ai présenté mon billet et mon passeport. "
Ah! mais votre visa expirait hier!" a-t-elle ajouté. Le sol s'est un peu dérobé sous mes pieds et j'ai alors appris que les autorités russes sont très rigoureuses sur le sujet et qu'il est hors de question de quitter le territoire le 20 avec un visa expirant le 19, même dans le cas d'un avion raté. Je suis aller faire remodifier mon billet pour le vol du soir, puis j'ai calmement réfléchi. Mes rendez vous à Istanbul étant presque tous compromis, il était préférable de rentrer directement sur Paris.
J'ai acheté mon billet par téléphone, puis je suis retourné dans la zone d'enregistrement. Le même garde chiourme que quinze minutes plus tôt me demande où je me rends. "
Not Istanbul, Paris this time!", lui ai-je répondu, me trouvant drôle. Lui ne m'a pas trouvé drôle du tout. Il m'a fait venir dans une petite pièce et a fouillé intégralement mes bagages, à la recherche de sommes importantes. Il a trouvé des sommes variées, en dollar US, en livre turque, en rouble, en euros et même en rial omanais, mais le tout ne dépassait guère les deux cent dollars. Il m'a laissé repartir, un peu triste. J'ai du écrire une belle lettre à Monsieur le Duty consul de l'aéroport de
Cheremetievo, le suppliant de m'accorder un délai d'un jour pour mon visa, pour la modique somme de 25 USD, et j'ai enfin pu quitter le territoire russe.