La route de Dubai à Oman
J'ai une nouvelle fois joué avec le feu en traversant sans carte des contrées inconnues. On m'a remis à l'aéroport les clefs d'une
Ford Focus blanche automatique. Je suis parti vers l'est, un peu au jugé, sur une autoroute morne aux abords caillouteux. Au bout d'une cinquantaine de kilomètres, j'ai compris que je longeais la côte en direction du détroit d'Ormuz et j'ai pu constater qu'il y a là aussi de gigantesques marinas en construction. Je suis reparti vers le sud cette fois, sur les conseils du gérant d'une pompe à essence. J'ai contourné un aéroport, incongru au milieu du désert, puis la route s'est élevée au sein de montagnes sèches et caillouteuses avant de redescendre au bord du golfe d'Oman, à Fujayrah. Par précaution j'ai repris de l'essence, puis je suis arrivé à la frontière avec le Sultanat d'Oman, frontière qui se réduit à une petite cour fermée par une barrière. Un jeune émirati en tenue locale et chaussé de belles Ray Ban branchées a tamponné mon passeport pour la modique somme de vingt dirhams. Puis j'ai passé la douane d'Oman, plus folklorique et très sympathique (70 dirhams).
J'ai alors roulé le long de la côte sur une très belle autoroute qui longe le golfe d'Oman, du nord au sud du Sultanat. Dès le passage de la frontière, un panneau indique 1278 km, la distance qui sépare de Salalah, ville frontière avec le Yemen. La côte est assez verdoyante, avec beaucoup de belles villas au milieu des palmeraies. J'ai croisé quelques villes, Sohar, le port d'origine de Sinbad le marin, puis Mina al Fahl, plutot coquette. La route était ponctuée de nombreux ronds points décorés de dômes colorés en vert ou en violet et décorés d'écritures dorées. Puis, je suis arrivé dans la capitale, Mascate, ville blanche sur la mer, au port plein de cargos et de
dhows, ces magnifiques boutres omanais traditionels en teck omanais. Je me suis égaré près du grandiose ministère des finances, j'ai demandé ma route à un chauffeur de taxi. Il m'a dit de continuer à longer la mer et je suis enfin arrivé au
Shangri-la, véritable palais des mille et une nuits, construit dans un amphithéâtre naturel de pierre sèche. Je me suis baigné dans les eaux chaudes de la mer d'Oman, alors que le soleil se couchait.