Adès-Ligeti-Antheil au festival Présences
Après une nuit blanche et une méchante grippe, j'affrontais ce concert avec appréhension. On ne sait pourquoi, la salle Olivier Messiaen était plongée dans le noir pendant le concert, juste éclairée par les pupitres des pianos et j'ai somnolé pendant toute la première partie. Mais adoptant les préceptes du best seller
Comment parler des livres que l'on a pas lus, je n'hésiterai pas à dire que la musique de Thomas Adès manque parfois de consistance et qu'elle est souvent une suite de détails manquant de ligne de force. J'étais venu essentiellement pour Ligeti et Antheil, et en particulier pour son fameux
Poème symphonique pour cent métronomes. La encore, grosse déception, au lieu de la centaine de métronomomes attendue, nous avons eu droit à la simple diffusion d'un enregistrement de piètre qualité, sur laquelle la pulsation d'un unique métronome présent sur scène avait été ajoutée. Une partie du public a visiblement eu du mal à comprendre de quoi il s'agissait.
Le concert s'achevait par le ballet mécanique de George Antheil, l'un des plus méconnus des compositeurs intéressants et le plus intéressant des compositeurs méconnus. Américain né en 1900, fils de cordonniers, admirateur de Stravinsky, George Antheil est un cas unique dans l'histoire de la musique. Son ballet mécanique, pour deux pianos, deux pianos mécaniques, hélices d'avion et percussions a été créé en 1923 au Théatre des Champs Elysées, en accompagnement d'un film de Fernand Léger, et repris en 1927 à Carnegie Hall faisant l'objet d'un mémorable scandale. Le film de Léger, aux confluents de Breton et Bunuel a de véritables accents loufoques et la musique, pétaradante, bruyante, mécanique à souhaits est une véritable préannonce de ce que Varèse fera plus tard avec
Amériques.
Dans la salle, à quelques places sur la droite, la tignasse rousse d'Elisabeth Chojnacka qui interprètera dans six jours au même endroit mon très cher
Hungarian Rock.
Le programme me plait bien, en tous cas
Jules | 26.02.07 @ 13:35 >
bah, c'est presences, quoi! une programmation pas du tout innovatrice et un retour à la neo-tonalité en force. Enfin surtout ne pas croire que c'est representatif de la musique contemporaine de nos jours.
Séverine | 05.03.07 @ 18:55 >