La route de São Paulo à Rio
C'est sans surprise que je me suis égaré en quittant São Paulo. Il est difficile de se repérer dans le cancer urbain de la troisième ville au monde. Je suis arrivé sans encombre à l'aéroport de Congholas, mais à partir de là, j'ai eu le plus grand mal à trouver
Immigrantes, la grande autoroute qui part vers l'océan. J'ai du faire demi tour à deux reprises dans des banlieues sans charme, et je me retrouvais dans le sens des flots de voitures qui allaient en direction du centre en ces heures matinales. Puis j'ai enfin trouvé
Immigrantes, une large autoroute à péage qui traverse de beaux paysages. Après une cinquantaine de kilomètres, l'autoroute se transforme en deux tunnels de quatre kilomètres chacun et qui s'enfoncent à pic sous la montagne jusqu'à la plaine côtière. Je me suis perdu une nouvelle fois à Santos, un port sans charme. Puis j'ai enfin trouvé la route côtière, une Nationale qui relie Santos à Rio en cinq cent kilomètres.
J'ai vu des paysages éblouissants, des îles rocheuses, comme posées sur l'eau, des forêts de bananiers, des vendeurs de bananes au bord de la route, des arbres immenses aux fleurs violettes et puis un peu partout cette belle terre rouge du Brésil.
J'ai visité Paraty, petite ville aux belles maisons coloniales, ancien port de São Paulo destiné à l'exportation de café et fort heureusement tombée à l'abandon lors de l'ouverture de la ligne de chemin de fer Rio-São Paulo, ce qui lui a permis d'être sauvée totalement de la fièvre destructrice qui a tant abîmé le Brésil.
Il me restait à parcourir deux cents kilomètres, sous une forte pluie avant de rejoindre l'
avenida do Brasil et la triste banlieue de Rio.