Revoir Paris
J'aime vraiment une ville à partir du moment où je peux m'y repérer de façon totalement autonome, sans plan ni guide, et commencer ainsi à m'y sentir un peu chez moi. J'ai cette relation avec Paris, Rome, New York, Amsterdam, Berlin et Londres. Et j'aime vraiment de plus en plus Londres. Cette ville est devenue cosmopolite, interlope, au sens du Macao des années trente, la ville où tout est possible... Alors qu'il y a quinze ans, trouver un bon restaurant y était un casse-tête, il est maintenant impossible de faire vingt mètres à Soho, Chelsea ou Covent Garden, sans découvrir un café ou une boutique qui ne donne irrésistiblement d'entrer.
Grâce aux conseils de
Monsieur Désinvolte, j'ai fait une agréable promenade au soleil, de la gare de Paddington jusqu'à Notting Hill afin de rejoindre
Rough trade, la boutique qu'il m'avait conseillée. Le patron connaissait Antony & the Johnsons, ce qui est un exploit en soi, mais ne l'avait pas en boutique. L'endroit vaut pourtant son pesant de vinyle, tant par l'éclectisme de la marchandise, de la techno la plus ahurissante à la musique contemporaine la plus ésotérico-branchée comme John Zorn, que par celui de la clientèle. Et tous les disques, je dis bien
tous, ont une petite étiquette retraçant en quelques lignes l'appréciation du maître des lieux. J'ai en revanche découvert un disque envoutant réalisé par
Beth Gibbons, la chanteuse des Portishead, avec Paul Webb de Talk Talk.
Et puis, comme j'étais dans le quartier, j'ai fait un petit tour à Portobello Road qui en revanche ne s'arrange pas et devient vraiment boboland voire Saint-Paul de Vence upon Thames.
Et hop! Trois heures d'Eurostar plus tard et il faut
Revoir Paris
Et me retrouver chez moi,
Seul sous la pluie,
Parmi la foule des grands boulevards,
Quelle joie inouïe,
D'aller ainsi au hasard...