La Gran Partita à La Haye
Il faisait très beau pour ce dernier jour aux Pays-Bas, la première vraie journée de printemps. Tout le monde était dehors, le matin sur les bords de mer de Schweningen, puis l'après-midi dans les rues animées du centre ville. A quatorze heures, nous arrivons dans la
Nieuwe Kerk, belle église du 17ème siècle aujourd'hui utilisée uniquement comme salle de concert. Les portes ne sont pas encore ouvertes mais de nombreux spectateurs sont déjà là. Mes filles se glissent dès l'ouverture pour prendre des places au premier rang. Les treize
Nederlands Blazers arrivent ensemble, très détendus. Le spectacle consiste bien sûr en la Sérénade
Gran Partita, mais entre les mouvements, l'un des deux hautboistes, coiffé à chaque fois d'une perruque par sa collègue, nous lit une lettre imaginaire de Mozart à son père, qui commence invariablement par
Beste Papa, et à laquelle nous ne comprenons goutte.
Il reste bien sûr l'oeuvre elle même dans une interprétation d'exception. A aucun moment je ne suis déçu par rapport à la magie du
disque. Une parfaite fusion des interprètes, un plaisir intense à jouer entre eux, une liberté et une fantaisie qui conviennent à merveille à cette oeuvre. En bis, les
Nederlands Blazers nous offrent la dernière variation du Sixième mouvement, qu'ils achèvent en répétant inlassablement les dernières notes dans une sorte de Perpetuum mobile qui s'évanouit. La salle se lève pour une véritable standing ovation méritée.
Mon obsession peut maintenant s'éloigner, je pense être sevré.