Jeff Buckley
Hier, un nouveau disque de Jeff Buckley est sorti. Il ne s'agit pas vraiment d'un nouveau disque bien sûr, mais de quelques chansons inédites, ou de prises alternatives de titres de son album
Grace.
La musique de Jeff Buckley occupera toujours une place très particulière dans mon coeur et dans ma vie. Un jardin secret qui me rappelle des moments intenses, de la tristesse et de la joie mêlées.
Je me souviens d’un passage au Virgin’s des Champs Elysées en août 1994, d’une écoute absolument par hasard de
Grace, après avoir été sans doute attiré par la pochette. J’ai été immédiatement subjugué, par le charme, le talent, la voix exceptionnelle et l’intelligence de la musique de Jeff Buckley. Peu après, le 22 septembre 1994, j’étais au Passage du Nord Ouest pour son premier concert parisien. Le concert, initialement prévu à l’Erotika avait changé de salle au dernier moment. Je me souviens de l’attente interminable dans la rue Montmartre avec Eric, de 22 heures à Minuit, du début du concert à 0h30, d’un moment exceptionnel dans une petite salle, je me souviens de
Lilac Wine, de l’
Hallelujah de Cohen, de son humour avec le public, de sa joie d’être sur scène. Je me souviens de ma rage d’avoir raté les deux concerts du Bataclan l’année suivante, je me souviens de cette horrible grippe et de la fièvre qui m’ont gâché le concert de l’Olympia en juillet 1995. Je me souviens aussi de ce jour de 1997 ou sur Internet j’ai appris sa noyade dans le Mississippi. C'est idiot de pleurer pour la mort de quelqu'un qu'on ne connait pas, mais j'ai pleuré. Je me souviens de la sortie de son disque posthume, de ma joie triste à le découvrir, surtout "
Satisfied Mind", cette chanson si belle et si simple qui a été diffusée pendant la cérémonie de ses obsèques à New York.
En 1999, j'ai offert à mes amis le "
disque de mes quarante ans", et parmi les musiques sélectionnées, figurait cette chanson.
Le disque sorti hier sera sacré pour tous ceux qui aiment Jeff. J'ai été d'abord surpris par l'interprétation étrange qu'il donne de
l'Hymne à l'amour, sur un rythme lancinant, totalement différent de sa version Medley du Bataclan. Et puis je me suis laisser captiver et envouter, et je l'ai écoutée en boucle hier pendant deux heures alors que je passais la première couche de vernis sur mes cimaises.