Rentrer c'est mourir beaucoup
Bien sûr je suis parti trop tard de Rio. J'ai mis une heure à trouver l'embranchement d'autouroute après avoir tourné longtemps dans un réseau complexe d'échangeurs sans panneau indicateur. J'ai donc quitté la ville à cinq heures passées. Longue route de quatre heures dans les couleurs du soleil couchant. Les brésiliens ont le sang chaud au volant. Ils font volontiers la course, veulent tous rouler dans la file de gauche, mais dépassent volontiers dans celle de droite ou éventuellement dans la bande d'arrêt d'urgence. Les poids lourds ne sont pas en reste. Leur seul but est de conserver leur vitesse de croisière et ils n'hésitent donc pas à doubler soudain, sans clignotant et sans tenir compte de ma petite
Fiesta qui arrive beaucoup plus vite qu'eux.
Lorsque j'arrive vers Saõ Paulo, il fait nuit noire. Je passe devant l'aéroport de
Garulhos vers neuf heures. Je dois aller chercher ma valise à l'hôtel. C'est un peu comme si, venant d'Amsterdam, je devrais dépasser Roissy, aller chercher ma valise à Montparnasse pour retourner à l'aéroport Charles de Gaulle.
Je fais l'aller retour sans faute. Je suis heureux de conduire sur la
Paulista scintillante d'éclairages de Noël. Au moment de prendre la perpendiculaire pour descendre sur
Jardins, un feu d'artifice éclate au loin. Le gardien de l'hôtel qui me rend ma valise m'explique qu'il s'agit de l'inauguration du sapin de Noël. Je repars aussitôt.
Brigadeiro, la
Paulista, la
Rua Consolação, le périphérique nord le long du
Tiete, et c'est enfin l'aéroport.
Une nouvelle fois, on me donne dans l'avion une place déjà attribuée. Le passager concerné râle comme un putois. Moi je ne dis rien, je reste patient et offre mon plus beau sourire
gibbs à l'hôtesse qui revient un peu plus tard et me surclasse en
First.
Dom Perignon, caviar, Château
Cheval Blanc... Rentrer c'est mourir beaucoup, mais celà peut être un crève-coeur festif...
Rentré, certes, mais grandi.
Et pour mieux repartir ensuite.
Flynn -
url| 05.12.05 @ 20:38 >