Deux cordes
Il y a quelques semaines, j'avais commenté un peu longuement (pardon
m@nu) un
post de
m@nu sur les liens entre l'approche musicale et l'approche du film
Mullholland Drive. Je disais notamment que je m'étais gardé quelques poids lourds de la musique pour plus tard, afin d'avoir encore en besace quelques chocs émotionnels. Il y a notamment quelques opéras de Wagner, du Bach, Fidelio et les quatuors à cordes de Beethoven et ceux de Haydn.
J'aime de plus en plus le quatuor, sans doute à cause de son parfait équilibre, d'une certaine austérité également, ne laissant la place qu'à la pure musique. Je connais surtout les quatuors de Schubert, ceux de Mozart et j'ai découvert il y a deux ou trois ans ceux de Shostakovitch, qui sont l'un des monuments de la musique du XXème siècle.
Dimanche en voiture, il y a avait une émission d'écoutes comparées du quatuor
Serioso op. 95 de Beethoven. Une bonne occasion pour le découvrir. Un passage m'a fasciné dans l'émission. C'est lorsque Roland Pidoux a indiqué que dans un passage du 3eme mouvement, Beethoven demandait que l'archet joue sur deux cordes à la fois, les deux cordes jouant la même note. Le minuscule désaccord produit un léger effet, que Roland Pidoux reprochait à des interpretes de ne pas avoir fait. C'est ça qui est génial en musique. Cet art du détail que l'on n'aperçoit même pas en première approche, et qui transforme les écoutes successives en des voyages toujours plus intenses, toujours différents.