Trahisons
C'est lors de sa sortie en 1983 que j'ai vu l'excellent film
Trahisons conjugales avec Jeremy Irons et Ben Kingsley, adapté de la pièce de
Harold Pinter Betrayal. C'est à ce moment que j'ai découvert le monde de Pinter, son intelligence diabolique, la subtilité de ses dialogues apparemment anodins. Au cours des trois années où j'ai fait régulièrement du théâtre, j'avais travaillé la première scène de
Betrayal, un passage particulièrement difficile à jouer où deux anciens amants se retrouvent et passent quinze minutes à se demander l'un l'autre
comment ça va?
Trahisons est monté de nouveau à Paris au Théâtre de l'Athénée. J'y étais ce soir et j'ai beaucoup aimé l'éclairage très tendu qu'en donne le metteur en scène Philippe Lanton. Les trois acteurs, que je ne connaissais absolument pas, François Marthouret, Nathalie Richard et Thibault de Montalembert sont particulièrement justes dans cette pièce redoutable. Mais ce qui m'a énormément surpris, c'est la longue première scène, que je n'avais pas entendue ou lue depuis plus de quinze ans, et que j'entendais ce soir dans une nouvelle traduction. Et pourtant, tout était là, et souvent les mots de "mon" personnage me venaient à la bouche avant même qu'ils ne soient prononcés.
Trahisons est encore à l'affiche au Théâtre de l'Athénée les 8 et 9 décembre (une place pour le prix de deux).