Mes problèmes de capote
L'un des inconvénients de rouler décapoté dans Paris est d'être vraiment très proche des quémandeurs et SDF qui demandent quelque chose aux automobilistes à de nombreux feux rouges. L'autre jour, je me suis fais traiter de "
raciste" simplement parce que j'avais refusé de donner quelque chose à un black.
Hier, en haut de la rue Monsieur Le Prince, un clodo s'approche et me demande la pièce. Je lui fait signe que non, en souriant. Il vient tout près de la lada, se penche en avant (je craignais le pire, là, du crachat au coup de poing...) et il me demande :
-
Tiens c'est quoi la musique...?
Moi (un peu interloqué) :
Euuuh... du Mozart je crois... (je n'allais quand même pas lui dire qu'il s'agissait du deuxième quatuor avec piano K.493 avec bizarrement Georg Solti au piano...)
Lui :
Ah? vous aimez la grande musique? (je déteste cette expression de "
grande musique")
Moi :
Oui la grande et la petite aussi!
Lui :
Mais qu'est ce que vous appelez la petite musique?
Moi :
Eh bien, celle que vous ne faites pas entrer dans la grande musique...
Lui :
Oui mais quoi? Brassens par exemple?
Moi:
Ah, pour moi Brassens, c'est de la grande musique...
Lui :
Brassens? de la grande musique? Ah ben elle est bien bonne celle là.
Le feu est passé au vert.
J'étais amusé, mais un peu soulagé aussi.
Moi aussi j'ai été exaspéré par l'expression "grande musique". Mais elle était employée par des gens qui faisaient une différence entre la musique et ce que le robinet radiophonique sert aux foules.
Aujourd'hui, il est interdit de faire la différence entre les Rita Mitsouko, Phil Glass et Michel Legrand (j'adore les 3 au demeurant !)... Et France Musique prend un s. Quel réductivisme !
Benjamin -
url| 16.08.05 @ 19:32 >