Monsieur Sambaba et Madame Islamic
Ma collègue ne passe que vingt quatre heures à Istanbul. Aussi, en sortant de chez notre client, ce soir, je l'ai entraînée pour une promenade dans la vieille ville. Nous avons fait mon parcours préféré aux rayons du soleil déclinant : Le pont de Galata, le bazar égyptien, le grand bazar, l'université et le grand boulevard qui mène à Sultanhammet. Arrivés près de Sainte-Sophie, il commence à pleuvoir et je hèle un taksi.
Le chauffeur s'avère rapidement être un rigolo. Mal rasé, gouailleur, la casquette de travers et la machoire édentée, il s'appelle Ali Sambaba, nous raconte sa vie dans un anglais pittoresque. Nous avons droit à un peu de français, à la description de sa famille et à tout un véritable répertoire. Les conductrices voilées à l'entour sont qualifiées de
Miss Islamic, les élégantes en
Mini, de
Miss Sexy. Un collègue m'appelle pour savoir comment on dit
crapaud en turc. Je lui passe Monsieur Sambaba qui se fait un plaisir de le renseigner. Bref tout va bien, ma collègue pleure de rire et nous approchons de l'hôtel.
C'est alors que je remarque que le compteur du taksi de Monsieur Sambaba a l'air de joyeusement déconner. Je lui demande le prix de la course.
Forty millions! me répond-il joyeusement
On est alors entrés dans une discussion de plus en plus hargneuse. Le gentil Monsieur Sambaba m'a même fait le coût du billet de 20 livres subtilisé et remplacé par un billet de 0,25.
J'ai tant hurlé, négocié, trépigné, menacé de la police, que Monsieur Sambada, râgeur, a du se contenter de mon billet de 20. Il m'a même fait une fiche.
Ma petite collègue était toute pâle en quittant le taksi jaune de Monsieur Sambaba.