Je déteste les allers retours quotidiens
Journée épuisante hier. Lever cinq heures. Départ pour Roissy dans le froid. Long voyage en taxi à Milan, Huit heures de travail non stop. Revoyage en taxi. Roissy vers 22 heures...
Ce matin, la journée commence à l'identique. Lever même heure. Pour me donner du courage sur l'autoroute, j'écoute un extrait du dernier disque que
Jules m'a envoyé par surprise et par la poste :
Cabaret Modern. Je tombe par hasard sur une version d'anthologie de la célèbre chanson de corps de garde
"Les trois orfèvres", chantée avec une grâce désinvolte :
Chat, petit chat, chat tu m'égratignes,
Petit polisson, tu m'égratignes les roustons.
Le passage me met de bonne humeur et me restera à l'esprit toute la journée.
Je retrouve mes madrilènes pour une nouvelle réunion de travail. Ils sont toujours aussi agréables que la dernière fois, mais toujours aussi malins aussi. On passe en revue leur compte d'exploitation gentiment embelli. Puis on passe aux choses sérieuses. Juan Carlos, que j'aime bien, propose qu'on rachète sa boite, pour deux ans de chiffre d'affaires, ou l'équivalent de 20 années de bénéfices...
Amusant.
Je le regarde, et j'ai très envie de lui dire :
Chat, petit chat, chat tu m'égratignes,
Petit polisson, tu m'égratignes les roustons.
J'essaye d'ouvrir la discussion, mais il la referme. On va sans doute en rester là. Dommage. Il fait sans doute partie de ces chefs d'entreprises qui, de temps à autres font comme ces propriétaires d'appartements parisiens qui ne le mettent en vente que pour avoir une estimation de leur valeur.
Retour à l'aéroport.
Dans l'avion, mes voisins sont deux jeunes informaticiens français qui rentrent de mission. Celui qui est à ma gauche et vraiment très beau, avec une petite houpette au dessus du front. A l'arrivée, il allume discrètement son téléphone, alors que c'est encore interdit. Par dessus son épaule je lis un SMS : "
Ce que je te demande par dessus tout, c'est de ne plus jamais m'appeler, de ne plus essayer d'entrer en contact avec moi...". Je le sens triste, mais il essaye de ne rien montrer à son collègue. Je les recroise alors qu'ils attendent leur bagages. Roissy Paris. Il fait froid. Lundi retour à Istanbul.