Ma Sixième Deuxième
Après celle du
Philharmonia au Chatelet, c'est avec Michael que je suis allé entendre le deuxième concert de l'intégrale des symphonies de Mahler que Myung Whun Chung donne cette année au Théâtre des Champs Elysées. La salle est pleine à craquer. Difficile de ne pas la remplir avec la
Deuxième.
Le premier mouvement est une véritable catastrophe. Lecture banale de la partition, mais surtout une succession interminable de couacs divers. Au mieux, je m'ennuie; au pire je suis énervé. Le deuxième mouvement, plus serein, est mieux mis en place. Il s'agit de la belle évocation du petit
Haüschen de Steinbach, près du lac. Le passage en pizzicati est parfait. Le troisième mouvement, qui reprend simplement le
Wunderhorn Lied de la prédication de Saint Antoine aux poissons est correct mais sans génie. Les solistes prennent place sur scène. Petra Lang est émouvante dans Urlicht. Elle est une habituée de cette symphonie avec déjà deux enregistrements à son actif. Puis c'est la longue introduction du dernier mouvement, le chant de l'apocalypse. Les choeurs se lèvent avant leur entrée, ce que je regrette. Les chefs qui les font se lever brutalement au moment où ils commencent à chanter fort, font définitivement le bon choix. Christine Schäfer se lève elle aussi pour mêler sa voix au choeur qui chante
Auferteh'n, ja aufersteh'n wirst du (tu ressusciteras, oui tu ressusciteras). C'est l'un des moments les plus extraordinaires de la symphonie. Christine Schäfer a perdu son mari la semaine passée. J'imagine ce qu'elle ressent lorsqu'elle chante :
O glaube: du wardst nicht umsonst geboren!
Hast nicht omsonst gelebt, gelitten!
O crois le, tu n'es pas né en vain,
Tu n'as pas vécu et souffert en vain
On ne peut pas vraiment dire qu'un chef mahlerien soit né ce soir, mais la
Deuxième ne connait définitivement que des triomphes.
Que tu es indulgent dans ta dernière phrase, et comme tu réussis à puiser (à nous transmettre) malgré tout quelque chose d'humain, de poignant, dans ce concert. On ne réalise vraiment ta déception que 4 mois plus tard (16493ième jour), quand on lit "tant j'ai été déçu par..."
Alice -
email| 17.02.05 @ 13:53 >