Coincé
Celà avait plutôt bien commencé : une rencontre à la terrasse d'un café, deux cocas, la serveuse du café Beaubourg qui connait mes petits secrets, deux autres cocas, le soleil couchant, une marche à pied jusqu'à Notre Dame, le retour calme en lada, deux vodka pamplemousse sur le canapé, des mains qui commencent à s'égarer, une position où l'un des deux se retrouve vraiment au dessous de l'autre, une question innocente :
"tu me portes dans tes bras, dis?"
C'est là que tout a dérivé. C'est en effet le genre de question à laquelle j'ai beaucoup de mal à répondre non et l'effort de soulever ce corps assez long en partant de la position assise n'aurait probablement pas reçu l'agrément de la faculté de Médecine.
La suite immédiate s'est pourtant bien déroulée : deux corps qui se découvrent, une entente assez bonne sur l'éternelle question de sentir comment faire plaisir à l'autre, une douche tendre à deux, de nouveau un peu de tendresse sur le lit.
C'est en allant chercher une couverture dans le placard que j'ai senti que j'avais un problème en bas du dos. Je me suis recouché, pensant à tort qu'il n'en serait rien le lendemain.
Le lendemain, justement, je n'ai même pas réussi à me lever. La position verticale me faisait hurler de douleur. J'ai rampé jusqu'à la salle de bains et j'ai peu à peu trouvé la position où, le dos à 45°, j'arrive pitoyablement à avancer. Elle m'a permis au moins d'aller m'instruire en tapant
Lumbago sous Google.
Avec tout ceci, un voyage tant attendu à Cologne a été annulé, une soirée improvisée où je me suis retrouvé invité chez moi a été plutôt réussie. Et j'arrive péniblement depuis ce matin à me tenir debout.
Une pensée spéciale à M. H. pour sa gentillesse et ses mains expertes.