Première crise
J'évoquais il y a quelque temps la période merveilleuse où, entre deux boulots, on n'a plus vraiment les soucis du précédent et pas encore ceux du suivant. Mon état de grâce aura duré près de deux mois puisque mon premier vrai problème est intervenu hier.
Vendredi dernier j'entamais ma première séance de négociation du contrat espagnol. J'avais prévenu le client que j'attendais quelques remarques de mon avocat de Barcelone et je me réservais donc la possibilité de revenir sur des points déjà évoqués. Les remarques de l'avocat sont arrivées hier matin. Il a en fait entièrement refait le contrat à sa façon en le gonflant d'une dizaine de pages nouvelles. J'avais un nouveau rendez-vous le lendemain avec le client et j'ai du un instant imaginer l'éventualité de crisper considérablement une négociation jusque là détendue en imposant de tout reprendre à zéro. Ce matin depuis Madrid, conférence téléphonique avec le barcelonais et ma juriste de Nanterre. Elle le soutient à mort. J'arrive à imposer qu'on parte de la version de contrat du client. Je suis intraitable sur les points abordés et au final nous ne retenons que dix nouveau point à introduire sur la base contractuelle déjà négociée. Ma juriste est mécontente et me prévient qu'elle fera une note à la Direction Générale pour informer des risques que je fais prendre à ma Société. Je lui réponds qu'elle a raison, que c'est son boulot. Dans le fond je m'en fous, j'ai anticipé sa réaction et déjà désamorcé la bombe la veille. En fin de matinée nous allons voir le client. Discussion courtoise comme la dernière fois. La date de signature est planifiée. Ouf.