Mendelssohn et Schumann par le London Symphony Orchestra, John Eliot Gardiner et Maria João Pires à Pleyel
Vers onze heures, nous partons en
velib en direction du
Centre Pompidou pour voir au
MK2 Beaubourg la séance hebdomadaire du documentaire consacré à Alexandre Tharaud,
Le temps dérobé. C'est une belle heure de musique passée avec Alexandre, suite de moments volés entre les concerts qui nous livre l'intimité d'un personnage timide, très attachant et qui semble avide de pureté. Magnifique
Nacht und Träume avec la complicité de Jean-Guihen Queyras, et très bel
Aria des
Variations Goldberg, qui me fait espérer un enregistrement de l'oeuvre complète.
Déjeuner à la
Cloche des Halles, marche à pied jusqu'à
Melomania en s'arrêtant aux animaleries du
Quai de la Mégisserie (Julian adore les chiens). Retour en s'arrêtant au
Théâtre des Champs Elysées pour acheter une place à Julian pour le concert de demain des
Wiener Philharmoniker.
Le soir nous traversons le
Parc Monceau pour se rendre à la
Salle Pleyel pour l'escale parisienne de la tournée du
London Symphony Orchestra. Très belle ouverture des
Hébrides, dirigée par un John Eliot charmeur. Puis Maria João Pires entre en scène, la silhouette toujours juvénile malgré les soixante dix printemps qu'elle fêtera cette année. Le
Concerto pour piano de Schumann est une déception. C'est une oeuvre terriblement romantique, destinée à nous faire vibrer et, probablement parce qu'elle n'en a pas les moyens, nous assistons ce soir une oeuvre délicate, sage et polie, loin des déferlements que nous avait donnés
Hélène Grimaud il y a deux ans. En bis, en nous offrant l'
Oiseau prophète des
Waldszenen, Maria João Pires nous rappelle qu'elle est une immense pianiste. Mais le clou de la soirée, c'était la
Symphonie Ecossaise. Je ne sais pourquoi, John Eliot Gardiner a demandé aux violons et aux altos de jouer debout, les violoncelles disposant d'un petit podium individuel. Et les musiciens londoniens nous donnent une Ecossaise frémissante, nerveuse, généreuse, passionnante de bout en bout. Le dialogue entre les pupitres est vertigineux, avec en particulier une transition vers le thème final du dernier mouvement à couper le souffle. L'assistance est tellement enthousiaste que Gardiner et ses musiciens nous offrent le
Scherzo du
Songe d'une nuit d'été, lui aussi frémissant et nerveux et la jeunesse du compositeur (seize ans) me fait souvenir du
Roméo et Juliette d'il y a deux jours.
Dîner
sushi-sashimi-champagne à la maison avant de voir (revoie pour moi
The Barber des
Frères Coen.