Les concertos pour clavier de Bach à Pleyel II
Ce soir encore, je dois vendre ma deuxième place et je trouve preneur auprès d’un grand type à lunettes un peu bizarre qui remuera des papiers pendant toute la première partie et qui disparaitra mystérieusement à l’entracte. L’organisation du concert ressemble fort à celle de veille. Première partie avec le
Concerto pour clavier BWV 1054 par Lilya Zilberstein, puis le
Concerto pour clavier BWV 1058 par Dong-Hyek Lim. Comme la veille, Gabriela Montero intervient pour une improvisation sur un thème choisi par la salle. On est en France et personne n’ose se lâcher. Un spectateur siffle de loin, un autre chantonne un air non reconnaissable et c’est un contrebassiste qui sauvera la situation en jouant le début du
Wiegenlied de Brahms repris donc en une improvisation bien banale. Puis c’est le
Concerto pour deux claviers BWV 1061 par les chevelus Frank Braley et David Fray (que sauf erreur de ma part j’entends pour la première fois en concert). C’est un concerto moins connu que les autres, particulièrement inspiré, avec un long mouvement lent aux deux pianos sans orchestre.
Après l’entracte et l’installation comme la veille des deux pianos supplémentaires, on entend l’autre concerto pour trois claviers, le BWV 1064 par Dong-Hyek Lim, Mauricio Vallina et Akane Sakai. Puis comme la veille, Martha Argerich entre en scène pour ses neuf minutes règlementaires du
Concerto pour quatre claviers BWV 1065. Elle est cette fois ci accompagnée de Nicholas Angelich, Nelson Goerner et Akane Sakai dans la joie intense de ce court concerto. Comme la veille, tous les pianistes saluent puis Dong-Hyek Lim, Mauricio Vallina et David Fray deviennent les tourneurs de page de leurs collègues pour le bis. «
Le concerto entier !! » avait tenté une spectatrice de l’arrière scène. Mais rien n’y fera, nous n’aurons droit qu’au dernier mouvement.
J’aurai encore la joie de ce concerto dans la tête pendant ma longue conversation du soir avec Kit.