Das Lied von der Erde à Marrakech
C’est donc après trois heures de sommeil que je me suis levé pour attraper le premier vol
EasyJet pour Marrakech qui a le grand avantage d’arriver à 8h30 et d’offrir donc une pleine journée sur place.
Je prends un taxi pour
Bab Ksour et comme toujours là bas, je paye deux fois le prix normal. A ma grande surprise je retrouve mon chemin dans la
Medina je me rends jusqu’au
ryad d’HLG. Je suis heureux de le retrouver, fragile mais en bonne forme, depuis nos aventures d’avant la
Scala. Il est en pleine préparation de son introduction au concert du soir. Grande moussaka pour déjeuner.
Le soir, nous nous rendons à la résidence du Consul de France pour ce qui est sans doute la première marocaine du
Chant de la Terre. Il ne s’agit bien sûr pas de la version pour grand orchestre, mais de la version avec piano, soigneusement transcrite par Mahler à New York pendant l’hiver 1909. François Frédéric Guy, qui a déjà joué cette version au Musée d’Orsay, réussit presque à nous faire oublier la chatoyance de l’orchestration mahlérienne et le ténor, Fabrice Dalis et la mezzo, Yvonne Naef, sont tous deux excellents.
Le public, peu averti, applaudit après chacun des Lieder et Yvonne Naef demande clairement de n’applaudir qu’à la fin du concert. Je suis plutôt satisfait de son attitude qui me conforte dans ma position intransigeante à ce sujet, considérant que les interprètes ont besoin de concentration plus que d’encouragements, surtout dans une œuvre difficile comme celle là.
En plein milieu de
Der Abschied, mon voisin de concert, avec qui j’avais beaucoup discuté en attendant le début, semble s’endormir et je sens sa tête qui tombe peu à peu sur mon épaule. Je tente de le réveiller doucement mais je me rends compte qu’il est en fait inconscient. D’un regard avec son autre voisin, nous comprenons qu’il faut l’évacuer et nous commençons à nous lever en le soulevant sous les bras. Il reprend conscience et semble montrer qu’il va mieux en protestant un peu. Nous le redéposons sur sa chaise mais, aussitôt, son malaise reprend et il perd conscience. Nouveau regard avec le voisin et nous l’évacuons de la salle. Le brouhaha est tel que le pianiste s’interrompt en expliquant la situation au public. La Consule de France installera mon malheureux voisin dans le jardin où il retrouvera ses esprits.
Après le concert, tout le monde se presse autour de Pozzo di Borgo, qui a assisté au concert et qui semble fort amusé de sa nouvelle célébrité.