Luca
La dernière fois que j’ai pris l’avion dans l’unique but de rencontrer un garçon, c’était à Vienne et l’histoire s’était achevée par un
lapin pitoyable. Je dois avoir un goût particulier pour ce genre de risque puis que j’ai pris le vol
Alitalia de ce matin pour Rome afin de rencontrer Luca. Il fait très chaud, je passe une heure au bord de la très belle piscine sur le toit de mon hôtel, à côté de
Termini. Alors que je me promène dans le centre, Luca se fait attendre pour des prétextes variés et j’ai de plus en plus peur du syndrome de Vienne. Je rentre à l’hôtel et, finalement vers vingt et une heures, il part enfin de sa lointaine banlieue. Nous nous retrouvons au Métro
Vittorio Emanuele, juste à côté de mon hôtel, dans un quartier assez mal famé. Il est beau et souriant, il a l’air heureux de me voir et nous marchons ensemble jusqu’à la
Piazza Venezia. Il a envie d’aller dans un bar du
Trastevere et nous prenons un taxi pour rejoindre le quartier, bondé de jeunes et de touristes. Nous passons ensemble une longue soirée pleine d’alcool, en commençant par deux
margharita, puis deux
sambucco, un alcool de réglisse assez fort. Nous restons un moment sur le
Ponte Sisto à regarder les rives du Tibre, et un feu d’artifice qui illumine la ville au loin. Nous marchons ensuite sur l’autre rive du Tibre, jusqu’au
Campo dei fiori, où Luca m’apprend à boire aux fontaines publiques, en bouchant leur extrémité, de façon à créer un petit jet en direction de la bouche. L’eau y est étonnamment fraiche. Nous prenons un autre taxi pour une rue située entre le Colisée et
San Clemente et dont j’ignorais qu’elle était le nouveau repère des garçons sensibles le soir. Elle est même absolument bondée et en avançant dans la foule avec Luca, tous les regards se tournent vers lui. Dans un bar de la rue, je propose à Luca de prendre la boisson que j’affectionnais à Barcelone il y a quelques années et après avoir parlementé avec le barman, ce dernier nous prépare des verres moitié alcool de pomme verte, moitié vodka. C’est d’une jolie couleur vert fluo et cela saoule assez rapidement.
Malgré ma résistance légendaire à l’alcool, je suis un peu atteint et vers deux heures, nous partons nous asseoir sur un banc de marbre devant le colisée. Nous fumons des petites cigarettes que prépare Luca, et assez rapidement, on s’embrasse, on fait des projets de voyages et on se jure une amitié aussi éternelle que la ville qui nous entoure. Nous repartons et nous refaisons une halte que un autre banc de la
Via dei Fori Imperiali, entre la colonne Trajane et le monument à Victor Emmanuel II. On s’embrasse, on se touche on s’excite, il fait très chaud, des passants passent et nous regardent, c’est excitant et amusant.
Vers trois heures quinze, je me souviens soudain que je dois me réveiller dans moins de deux heures. J’offre à Luca son taxi pour rentrer chez lui et je rentre à mon hôtel pour une courte nuit.