Benjamin
J'avais prévu initialement d'assister une deuxième fois au concert de Hanovre mais finalement, je n'ai pas eu le courage de faire les huit cents kilomètres de retour à Paris dans la nuit de dimanche à lundi et j'ai fait la route tranquillement ce dimanche.
Avant de partir, j'assiste depuis la chambre de mon hôtel à un interminable défilé folklorique célébrant sans doute la fête de la ville ou quelque chose de similaire. Des voitures décorées, des groupes en costumes d'époque, des fanfares innombrables paradent joyeusement. L'ensemble laisse une impression mitigée: les allemands ont gardé un sens du
vivre ensemble que les français ont largement perdu, mais ils démontrent aussi un étonnant plaisir à marcher au pas.
La route est longue et je fais halte à Enschede, bourgade hollandaise près de la frontière allemande où je visite quelques
coffee shops et déjeune rapidement sur la place du marché où, là aussi, on célèbre quelque fête locale.
Alors que je passe la frontière française je reçois un message de Benjamin, un garçon à qui je fais la cour depuis au moins un an, tellement beau que j'ai eu la patience de garder le contact alors que, malgré tout ce temps, il n'a jamais accepté une rencontre.
Ce 1er juillet semble être enfin notre jour puisqu'il accepte une invitation à dîner. Tout en conduisant, j'organise la soirée et après de multiples essais infructueux, je fais une réservation au restaurant du
Bristol pour 21h00.
J'ai juste le temps de passer chez moi et d'enfiler mon
tracht (Benjamin est très élégant).
Nous nous retrouvons avenue Matignon. Il est vraiment magnifique dans son spencer gris et avec son nœud papillon, alors qu'il avance souriant en ma direction.
Ce fut une belle soirée et je ne regrette pas la somme astronomique qu'elle m'a coûté, tant j'ai eu du plaisir à admirer son beau visage tout en faisant connaissance avec lui.
On a pris notre café dans les jardins du
Bristol dans la nuit, interrompus par la clochette du chat blanc de l'hôtel qui parcourait majestueusement son domaine.
J'ai ramené Benjamin chez lui et je suis rentré me reposer, fou d'envie de le revoir.