Mozart et Bruckner à Pleyel par Daniel Barenboim et la Staatskapelle de Berlin II
Le matin, en sortant de chez moi, je croise Noël Lee qui va sans doute au conservatoire et à qui je dois la découverte, alors que j’étais adolescent, de la musique pour piano à quatre mains de Schubert, et en particulier, de la
Fantaisie en fa mineur.
En voiture, je m’énerve tout seul après la malheureuse Eve Ruggieri, dont je découvre qu’après
Lits et
Hundelle, elle prononce aussi la
Staatskappel, pour parler de l’orchestre de Daniel Barenboim avec qui j’ai de nouveau rendez-vous le soir.
Retour à
Pleyel donc où Barenboim joue et dirige le 22ème concerto, peut-être mon préféré, et un peu mal-aimé, coincé entre les populaires 21ème et 23ème. Je suis encore en arrière scène et c’est merveilleux de voir la complicité entre Barenboim et ses musiciens. En particulier, dans l’
Andante, il y a deux petites sérénades pour les bois (deux merveilles) que Barenboim dirige assis, uniquement par ses yeux et sa bouche, les deux bras sagement rangés sur le piano. Et puis aussi, le merveilleux thème lent du dernier mouvement qui me fait donne systématiquement les yeux humides. En bis, non pas Schubert comme la veille, mais Mozart avec l’
Andante cantabile de la Sonate K330. En seconde partie la
Neuvième Symphonie de Bruckner, époustouflante, en particulier le scherzo qui semble faire vibrer la salle entière par sa puissance démesurée.