Mozart et Bruckner par l’orchestre du festival de Lucerne et Claudio Abbado
Au réveil, je lis dans
Le Monde cette histoire moscovite amusante:
- Maître Corbeau, vous votez pour Poutine?
- Oui...oups, mon fromage!
- Et tu crois que si tu avais dit non, ça aurait changé quelque chose ?, rétorque le Renard.
Après une matinée bien arrosée dans les caves
Patriarche de Beaune et après un déjeuner assez arrosé lui aussi, j’ai commis l’imprudence de rentrer à Paris en voiture sans trop faire attention aux limitations de vitesse. Les gendarmes très courtois m’ont verbalisé et heureusement ne m’ont pas soumis à l’alcotest.
En arrivant sur Paris, je passe directement récupérer Christophe sur la jolie petite place de l'abbé Georges Hénocque que je ne connaissais pas encore. Christophe est un garçon belge qui fait des études de droit à Paris. Il est très grand et a d’immenses yeux que je trouvais très attirants en photo mais qui s’avèreront être limite globuleux. Nous passons chez moi, le temps pour moi de prendre une douche et d’enfiler un costume et nous partons ensemble à
Pleyel pour le concert Abbado. Comme (i),je n’avais qu’une seule place, (ii) j’avais invité Christophe sur un coup de tête, (iii) je voulais être assis à côté de lui, j’avais acheté deux places supplémentaires, persuadé que je revendrais ma première place facilement. J’avais tort. En raison d’une annulation massive (difficile d’imaginer pourquoi) plus de cent places étaient revenues et étaient mises en vente trente euros juste avant le concert. Une vraie aubaine pour un concert Abbado. Malgré l’immense file d’attente, tous ceux qui ont tenté leur chance ont eu leur place et je suis resté comme un idiot avec la mienne. La petite drague m’aura couté deux cents euros. Tant pis pour moi.
Sans être aussi exceptionnel que l’an passé, le concert de l’orchestre du festival de Lucerne était exceptionnel. La symphonie
Haffner était à la fois souriante, souple, avec une pointe d’humour et surtout, jouée avec un unisson qui tenait de l’exceptionnel. Quels musiciens, mais quels musiciens ! Nous étions placés en arrière scène et je suis de plus en plus persuadé que ce sont les meilleures places de Pleyel du point de vue de l’acoustique, à condition bien sûr qu’il n’y ait pas de chant. La
Cinquième de Bruckner a beau être assez ennuyeuse et terriblement répétitive, Claudio Abbado, toujours aussi heureux lorsqu’il dirige nous a absolument ébloui par sa vision de l’œuvre, en y accentuant les contrastes jusqu’à la limite. La salle a fait un triomphe à l’orchestre et à son chef.
Dîner avec Christophe à la
brasserie Lorraine avant que je ne le dépose chez lui.