18911ème jour

Du temps qu’on existait

Après une nuit dans un hôtel boutique près de Taksim et après une réunion chez un client à Levent, une fois n’est pas coutume, j’ai réussi à avancer mon retour vers Paris du soir vers le tout début de l’après midi. Dans l’avion et pour la première fois en quatre jours, X-Men n’est pas diffusé mais jamais mes yeux ne se tournent vers les écrans où passe Arthur, un film ridicule avec Russel Brand. Je préfère me concentrer sur mon livre du moment, Du temps qu’on existait de Marien Defalvard, un jeune homme de dix-neuf ans que j’ai découvert à la télévision vendredi dernier et qui, comme l’indique la quatrième de couverture de son dernier roman, pourrait bien avoir mille ans. Sa découverte de l’amour, telle qu’il l’a décrit page 45, est bouleversante. Un peu comme pour la dégustation d’un mets rare, en savourant chaque bouchée, il faut prendre son temps pour lire un tel livre, déguster chaque phrase, peut être même le lire à haute voix tant la musique des mots est douce. Je pense n’avoir éprouvé un tel plaisir des mots qu’à la lecture de Marguerite Yourcenar, il y a fort longtemps. Mais si la construction est belle, on rencontre aussi souvent des traits d’humour :
Il n’y avait pas encore ces barrières successives qui enserrent la ville, qui trône au milieu d’horreurs sans nom, qui trônent (page 43), ou bien Durant ce mois de juillet là, cela faisait longtemps que nous avions pris conscience de la décrépitude de la maison, du déclin du village, de la fin des haricots. (page 58) et parfois des merveilles, comme J’aurais aimé mourir comme le soir le ciel. (page 84). Il y a aussi de nombreuses connexions et par exemple cette phrase qui se reconnaît imitatrice de Rousseau : Je suis en moi même comme en une personne étrangère d'où je serais tombé de celle que j'habitais (page 151). Et plus bizarrement la citation d'une pièce de Guitry, Deux bureaux (et non Debureau) faute dont je ne puis imaginer qu'elle soit volontaire(page 184).
A peine ai-je eu le temps de passer chez moi prendre une douche que je repars rejoindre Thomas, un garçon qui habite près de la place d’Italie. Je ne sais si vous êtes mieux renseigné que moi, mais jusqu’à ce soir, tout en connaissant parfaitement le nom de la butte aux cailles, j’ignorais totalement où elle se trouvait. J’aurais sans doute opté pour le dix-neuvième ou le vingtième arrondissement alors que la butte aux cailles se trouve à deux pas de la place d’Italie. C’est un quartier devenu gentiment bobo, avec ses petites immeubles aux allures du quinzième et ses restaurants aux terrasses bondées, tant il fait chaud à Paris en cette dernière soirée de septembre. J’ai donc dîné au numéro 58 de la rue des cinq diamants, dans un restaurant italien très sympathique, face aux grands yeux bleus de Thomas, à son mètre quatre vingt dix et à ses cheveux blonds un peu longs. Thomas est attaché de presse dans l’édition, il lit donc beaucoup et sait plein de choses. Il avait un anniversaire en seconde partie de soirée et je l’y ai déposé avant de rentrer chez moi pour une nuit bien méritée.
@ 23:50 | >

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