Adieux
J’appréhendais beaucoup de revoir Antoine, éventuellement de fondre en larmes en lui parlant. Je suis arrivé à l’avance au
café Beaubourg, me suis installé à l’intérieur et je l’ai vu arriver, pâle et un peu gêné. Il s’est assis sans rien dire. Nous ne nous sommes pas salués. Je lui ai juste indiqué que je n’arrivais pas à réaliser qu’il ait pu me traiter de cette façon là. Comme il me demandait de préciser, je lui ai rappelé le supplice chinois du chaud et du froid qu’il m'a fait subir pendant deux semaines, ses mensonges lorsqu’il me traitait de parano et sa faiblesse de m’informer par e-mail de sa décision de rupture, trois jours avant mon retour. Il n’a pas dit grand-chose. Je me souviens d’un pitoyable "
J’m’excuse" de son regard fuyant orienté en permanence vers l’extérieur du café et de sa main qui tentait de camoufler un bouton de fièvre qui enlaidissait son visage. Je lui ai demandé le
top five des mille raisons pour lesquelles il ne se "
voyait pas continuer une histoire avec moi". Il m’a bien sur resservi l’
histoire du parking d’Aix ainsi que quelques vagues excuses incompatibles avec tous les messages adorables qu’il m'avait envoyés pendant ces deux derniers mois.
Je lui ai rendu sa clef, j’ai payé mon
coca zéro et son café, je lui ai indiqué froidement que nous ne nous reverrions pas, je ne lui ai pas dit au revoir et je suis parti sans me retourner. Cette belle histoire de deux mois s’achevait donc par une pitoyable rencontre de quinze minutes.