Atys
Je suis passé chercher Antoine à Saint Cloud et nous sommes partis en direction de Versailles pour une représentation d’Atys à 18h00 à l’
Opéra Royal. N’ayant pas vu la reprise historique de 1987 à l’
Opéra comique, je ne voulais vraiment pas rater cette nouvelle édition que le mécène américain Ronald Stanton a voulu strictement à l’identique. Nous sommes placés avec Antoine totalement de côté, juste au dessus de la fosse d’orchestre. C’est un emplacement idéal pour admirer la fougue de William Christie qui connaît l’œuvre dans son moindre détail et qui interagit avec l'orchestre uniquement quand il le faut avec une idée très précise de ce qu’il souhaite.
Les décors sont absolument superbes, en particulier ceux du
Prologue plein de couleurs. Toutefois, dans les actes suivants, le côté déjà un peu un peu statique de la mise en scène est amplifié par les décors glacés en noir et blanc. Mais quelle extraordinaire redécouverte que cet opéra de 1676!
A un moment en pleine musique, le téléphone de la personne assise devant moi sonne. Il met quelques secondes à l’éteindre et William Christie regarde dans notre direction d’un air furieux. J’ai été tenté de dénoncer le coupable en le désignant de la main et j’ai regretté par la suite de ne pas l’avoir fait lorsque j’ai appris qu’à l’
Opéra Comique, deux mois plus tôt, lorsqu’un événement identique est arrivé, William Christie a caremment interrompu la musique jusqu’à ce que l’importun ait quitté la salle.
Nous repartons dans la nuit, garons ma voiture pour dix jours à mon bureau et rentrons à Paris en taxi en évitant les embouteillages du feu d’artifice du 14 juillet. Après un croque-monsieur rue Soufflot, Antoine a préparé ses bagages et est venu passer la nuit chez moi.