Matin maudit
Ce dimanche matin dès 7h45, je suis devant mon ordinateur avec pour mission l’achat de places pour le concert de Claudio Abbado le 14 mai et pour la
Sixième du cycle Mahler Rattle le 1er juin. Le site plante en permanence et dès que je clique sur
Kaufen je me retrouve sur un message indiquant que le délai pour acheter les places est dépassé. Il me reste la location par téléphone qui ouvre à neuf heures. Je passerai deux bonnes heures au téléphone à écouter la
danse hongroise qui fait office de musique d'attente de la Philharmonie (je me demande bien avec quel chef) et au final, je comprendrai que tous les concerts sont pleins. En revanche, un nouveau concert exceptionnel est disponible : Claudio Abbado reste quelques jours de plus à Berlin en mai afin de diriger ses chers
Berliner Philharmoniker le soir anniversaire de la mort de Mahler. Au programme, l’
Adagio de la
Dixième et le
Chant de la Terre (sauf erreur de ma part, jamais dirigé en entier par Abbado) avec Jonas Kaufmann pour qui aussi c’est une première. Vu le prix des places, lui aussi exceptionnel, il reste de nombreux tickets à vendre. Cependant, ce jour là, j’ai prévu d’être au
Concertgebouw, pour un programme presqu’identique. J’hésite beaucoup. Le
Concertgebouw est un lieu beaucoup plus en relation avec Mahler que la
Philharmonie.
Déjeuner avec l’une des filles au
Relais de l’entrecôte de la rue Marbeuf. Comme cet après midi est donnée la dernière du
Freischutz à l’
Opéra comique, je décide de tenter ma chance et je trouve une place de dernière minute. Cela fait des années que je rêve d’entendre cet opéra très peu donné en France probablement en raison de son caractère trop allemand pour le public français. L’
Opéra comique a choisi d’exhumer la version française adaptée par Berlioz. A défaut d’être convaincante, c’est à une représentation très intéressante à laquelle j’ai assisté ce soir, tant il est amusant de démêler le
gewebt du
gebelt. L’influence de Berlioz est très importante, notamment dans les récitatifs tous orchestrés. J’ignorais jusqu’à aujourd’hui que Berlioz avait orchestré l’
Invitation à la valse uniquement pour ce
Freischutz français. Quand à l’interprétation elle-même, elle est assez décevante, des solistes à l’orchestre, sans parler de la mise en scène transcrite dans le monde forain, avec un ballet absolument navrant.
Le soir, dîner avec Alban Berg au
café Beaubourg.
Il y a cent ans, 17 avril 1911, Mahler se sent beaucoup mieux. Il demande à quitter l’Elysée Palace pour aller se promener au Bois de Boulogne. Malheureusement, il ne s’agit que l’une des nombreuses rémissions de son endocardite.