La Deuxième de Mahler par Valery Gergiev Salle Pleyel
C’est ma fille qui me réveille juste quinze minutes avant le début d’une réunion de famille, l’une des dernières parmi celles que l’on planifie longtemps à l’avance. Nous déjeunons chez
Bon, rue de la Pompe, où j’avais mis les pieds la dernière fois lorsque l’endroit s’appelait encore
Oreve, du nom du fleuriste qui officiait là jadis. Ma mère a l’air excédée d’être là et a hâte de repartir. Encore et toujours cette douleur de voir ses propres parents si mal vieillir.
Le soir je me rends à
Pleyel pour le premier concert du marathon que nous propose la salle Pleyel avec Valery Gergiev et l’orchestre du théâtre
Mariinsky. C’est l’une des
Deuxième Symphonies les plus minables que j’ai entendues si je fais abstraction de l’abominable premier mouvement du
concert en plein air du 7 Juillet dernier. Comme souvent avec Gergiev et son agenda surchargé, le concert démarre avec trente minutes de retard, la mise en place avec le chœur français ayant elle-même commencé avec du retard. Il n’y a aucun esprit mahlerien dans l’interprétation de ce soir, juste les notes. Les fanfares sont horriblement fortes, aucun glissando ou portamento qui font la marque de fabrique de Mahler, des pains à la pelle, la soliste du
Urlicht à la voix puissante mais laide, le passage si beau d’avant l’entrée des chœurs sans poésie aucune, les chœurs qui s’agitent cinq bonnes minutes avant leur entrée, un orgue (électronique bien sûr) inaudible.
Je repars exaspéré dès le début des appaludissements et je passe chercher Werner, un allemand qui habite Milan et que je dois rencontrer depuis au moins deux ans sans y parvenir. Je le récupère devant la boutique
Vuitton des Champs Elysées et on va chez moi boire un verre de champagne et faire connaissance. A minuit, je le dépose devant son hôtel rue Chateaubriand.