Fantômes
Journée passée à réveiller des fantômes. En fin de matinée mon ami R. passe au parking de mon bureau où la Lada somnole depuis cinq ans sous une épaisse couche de poussière. Nous connectons des câbles de la batterie de la Lada vers celle de la voiture de R. et au premier tour de clef, celle-ci redémarre. Je vide le coffre et les vide-poches, retrouve des souvenirs anciens, une jolie série de photos d’identité de P., mes fausses lunettes
Clubmaster achetées à Bali, que je peux enfin comparer à leur original tout neuf. Je lave la Lada, refais un plein et la conduis sans doute pour la dernière fois de ma vie. A chaque redémarrage, il faut rebrancher les câbles car la batterie est sans doute morte après plusieurs années d’inactivité.
Dans l’après-midi, je joins la société de leasing à laquelle j’ai acheté la Lada en fin de contrat car je n’ai jamais fait le changement de carte grise. J’appelle un premier numéro en région parisienne. On me renvoie sur un numéro dans le sud ouest, puis de nouveau au numéro parisien où il faut que je joigne une certaine Madame Meseljevic. Or cette dame est connue du standard par son nom, mais pas par son numéro de ligne. Je rappelle le numéro du Sud Ouest pour obtenir le numéro de ligne direct de cette dame fantôme. Le numéro sonne dans le vide. Je rappelle le standard de ¨Paris où ce numéro n’existe pas. Je rappelle le sud ouest où un autre Monsieur très charmant veut bien s’occuper de moi et après de longues recherches, me demande d’appeler Rennes. J’appelle Rennes. La file du standard ne comprend pas vraiment ma demande et discute à haute voix avec une autre qui visiblement n’a pas envie de me prendre au téléphone. J’insiste. Elle accepte pour finir et après de longues explications, accepte de me préparer le certificat de cession qui me permet de renouveler le contrat de la Lada, à condition que je lui envoie un chèque de cinquante neuf euros et quatre vingt centimes.
Le soir, je pars avec mes filles en direction de l’aéroport de Beauvais. La circulation en ce vendredi soir est absolument infâme. Nous arrivons à l’aéroport trente minutes avant le décollage, nous courrons et arrivons miraculeusement à prendre notre vol pour Cagliari où nous arrivons dans une belle chaleur, un peu avant minuit.
Ah tiens, je me disais qu'il fallait que je te demande ce qu'était devenue cette voiture.
Alice | 09.06.10 @ 00:41 >