L'objet du scandale
Dans la journée, après une longue bataille, le serveur du festival de Lucerne étant pris d’assaut, j’ai réussi à obtenir deux places pour la
Neuvième de Mahler dirigée par Claudio Abbado en août prochain. J’en attends beaucoup.
Le soir, en partie pour faire plaisir à Benjamin, en partie par curiosité, je me suis rendu sur le plateau de
L’objet du scandale, l’émission débat de France 2. Benjamin m’avait prévenu, on place les jeunes aux places visibles, et en priorité ceux habillés de couleurs vices. Il parait qu’une émission avec un public de vieux est déprimante. C’est donc sans surprise que je me suis retrouvé très à l’écart dans mon costume sombre.
L’invitée du soir était Marine Le Pen, et malgré les remontrances du chauffeur de salle qui nous avait clairement indiqué qu’il ne faut pas faire de différence et qu’il faut applaudir tout le monde de la même façon, je n’ai pas pu me résoudre à le faire. J’ai en revanche admiré l’animal politique dont il n’est pas difficile de prédire qu’elle s’affranchira des tares les plus voyantes de son père et qu’elle aura, hélas, un grand succès politique.
Vers une heure du matin, Benjamin et moi sommes rentrés chez moi en décapoté, Lady Eiffel clignotait pour la dernière fois de cette nuit. Je nous ai préparé une petite dînette et nous avons dormi l’un contre l’autre après avoir écouté
Chanson dans la Nuit de Carlos Salzedo.