Mes lectures de vacances
Pendant ma semaine à l’île Maurice, j’avais tellement peu à dire à mon hôte que je me suis réfugié dans la lecture en dévorant à sa grande surprise un livre par jour.
Pendant le vol aller, j’ai ainsi lu le nouveau roman de Paul Auster,
Invisible, plutôt un bon cru, même si l’on retrouve un peu toujours les mêmes thèmes chez Paul Auster. Ayant beaucoup aimé le roman de Frédérique Deghelt
La vie d’une autre, j’ai lu le samedi son nouvel opus
La grand-mère de Jade, livre plein de bonnes intentions mais tellement nian-nian qu’il en devient navrant. J’ai consacré le dimanche aux
Derniers jours de Stefan Zweig, livre qui m’a fait commencer à comprendre le mystère du suicide de l’écrivain autrichien, avec sa femme, à Pétropolis au Brésil en 1942. En revanche, le principe de rédiger ce livre comme un roman et non pas comme une simple biographie m’a rendu bien des chapitres insupportables, comme me le sont les romans de Christian Jacq par exemple.
Le lundi et le mardi ont bizarrement été traversés par l’ombre du grand Balthus dont Hervé Guibert raconte avec une drôlerie merveilleuse les tentatives d’interview à Venise, puis en Suisse. J’ai retrouvé ensuite, non pas le peintre, mais son fils Thadée Klossowski de Rola, dans la biographie non autorisée d’Yves Saint Laurent, biographie bien documentée même si elle ne mérite sans doute pas les quatre heures que je lui ai consacrées. La meilleure découverte de ces vacances aura sans doute été le mercredi avec
L’étrange disparition d’Esme Lennox, un roman assez terrible de Maggie O’Farrell qui relate la dureté de l’éducation dans l’Angleterre des années 30 et l’incroyable usage que l’on faisait de la psychiatrie. Ma semaine s’est achevée avec
Une vie, l’autobiographie de Simone Veil dont le chapitre le plus terrible et le plus passionnant est celui qui a trait à Auschwitz, raconté avec une pudeur et une distance qui forcent le plus grand respect.
Mais ma découverte de ces jours est
Deaf Sentence, le livre merveilleux de David Lodge dont le titre français est
La vie en sourdine et qui raconte avec un humour merveilleux la vie d’un linguiste retraité et sourd comme un pot.