Cracovie
Je ne fais rien de la journée, je reste au chaud à l’hôtel à lire
Le Mausolée des amants d’Hervé Guibert.
Le soir, je traverse les rues glacées de Cracovie et j’attends de nouveau Voytek près des petites boutiques de Noël de la place du Marché en sirotant un vin chaud aux épices. On dîne dans un restaurant russe à la salle sans charme où une télévision balance les images sans grâce d’une chaîne russe. Je prends un bortsch ukrainien et deux verres de vin georgien. Voytek me raconte ses voyages, sa vie cachée auprès de ses amis et de sa famille. Il s’est trouvé une petite amie gambienne qui vit en Ecosse avec qui il a couché mais qu’il voit très peu. Il l’a présentée à sa famille cette année. Sa grand-mère lui a dit devant elle : "
Mais… elle est noire !" C’est la première fois qu’elle voyait une black.
Sa mère a tout de la mère juive, hyper protective et possessive. Il y a deux ans, Voytek l’a emmené en vacances à Antalya. Un soir, sa mère a légèrement bu et a commencé à lui raconter des petits secrets de famille, que elle et son mari ne voulaient pas d’un deuxième enfant, qu’elle voulait le faire adopter mais qu’en le voyant après sa naissance à l’hôpital, elle l’a trouvé tellement mignon qu’elle a décidé de le garder.
Après dîner j’accompagne Voytek a son arrêt de tram. On se serre dans les bras l’un de l’autre. Peut-être se reverra-t-on à Paris en janvier. Je rentre à mon hôtel pour une heure trente de sommeil.