If
J'ai récemment travaillé avec mon prof d'anglais le fameux poème
If de Rudyard Kipling. Le souvenir que j'en avais provenait en fait de la très belle traduction qu'en a fait
Paul Eluard :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre...
A la lecture du poème original, j'ai été frappé du côté très condescendant du texte : seuls le moraliste et son fils valent la peine; le reste de l'humanité n'est constitué que d'
imposters, de
knaves et de
fools. Eluard a en fait totalement changé l'ordre du poème ne reprenant que la trame générale. Il a de plus supprimé le dernier
If de Kipling, défendant une idée dont je n'imaginais pas que le vieux baron victorien ait souhaité la placer en dernier :
"
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds' worth of distance run"
Profiter des 60 secondes de chaque minute de sa vie.
Un bon défi.