Le Chant de la Terre à Pleyel
J’avais accepté de passer ce début de soirée avec deux collègues pour assister à la répétition du Requiem de Mozart par Hugues Reiner et son orchestre, et participer à une séance où l’on pouvait soi même répéter l’
Ave Verum de Mozart. La répétition était intéressante et Hugues Reiner m’a plutôt impressionné dans son incroyable volonté à compenser les faibles effectifs de son orchestre par une énergie destinée à remplir les immenses volumes de l’église. A moment, il lance aux violoncelles "
Jouez plus fort ! On dirait que vous n’êtes que deux !!" Et ce qui est amusant est qu’ils étaient effectivement deux.
Puis est venue la partie interactive qui se tenait dans la crypte de Saint Sulpice. J’ai été tellement honteux du traitement que nous infligions à l’
Ave Verum que j’ai pris la poudre d’escampette à 20h30, j’ai filé vers la salle Pleyel et je suis entré dans le Hall à 21h00 précises. "
L’entracte n’a pas encore commencé ?" ai-je demandé. "
Il vient de finir!" m’a-t-on répondu. J’au couru comme un fou pour récupérer mon billet, une hôtesse m’a accompagné dans l’ascenseur et les couloirs vides et je me suis assis dans mon fauteuil au moment précis où Kent Nagano levait sa baguette pour commencer le
Trinklied du Chant de la terre. Magnifique interprétation orchestrale de l’œuvre, avec malheureusement des solistes un peu en deçà : Klaus Florian Vogt qui a un peu de mal à se sortir de la redoutable partition et Christian Gerhaher qui est parfait lorsqu’on l’entend. Hélas il est le plus souvent inaudible depuis le premier balcon et je n’entendrai quasiment aucun des
ewig, en tout cas pas les derniers. J’envoie un SMS de félicitations à l’un des altistes ami d'Alban Berg et je rentre chez moi.