Le Concert du LSO à Pleyel avec Maria João Pires et John Eliot Gardiner
Un peu sans le vouloir, j’avais pris trois concerts en trois jours à Pleyel, deux concerts du London Symphony Orchestra et l’un de l’orchestre du
Gewandhaus. Ce soir donc Beethoven. L’ouverture du
Roi Etienne pour se mettre en bouche, puis le
Troisième Concerto avec Maria João Pires. J’ai des souvenirs d’adolescence avec cette exceptionnelle interprète de Mozart. A l’âge où mes amis écoutaient Pink Floyd, je m’étais acheté le gros coffret ERATO de sa première intégrale des sonates pour piano de Mozart. Sur la couverture, son visage de garçon manqué aux cheveux très courts. Et c’est l’impression qu’elle donnait sur scène ce soir, alors qu’elle a repris sa coupe de cheveux si courte et qu’elle est apparue sur scène si petite à côté de l’immense Sir John Eliot. Le résultat m’a un peu déçu. Rien à dire côté piano, mais il n’était presque pas possible de reconnaitre le merveilleux London Symphony Orchestra qui jouait sans vibrato avec une sécheresse assez pénible. Maria João Pirès nous a offert en bis une très belle
Mazurka de Chopin. Après l’entracte, Gardiner a tenu à expliquer dans un français parfait les liens entre la musique de Beethoven et la révolution française. Le résultat était proche de celui du concerto, énergique mais très sec, plein d’inutiles maniérismes avec des moments hallucinants de beauté. On ne peut quand même pas empêcher l’un des meilleurs orchestres du monde à jouer bien.
Le matin, une société de transport m’appelle pour me demander où ma valise enfin retrouvée doit être livrée. Je ne saurai jamais où elle s’est promenée sans moi pendant ces huit jours.