Mahler Boulez à Pleyel
J’ai une fois de plus failli être en retard à Pleyel. J’ai eu la faiblesse d’accepter de ramener une cliente roumaine des environs de Senlis où nous avions un séminaire de travail. Elle a mis dix minutes à se préparer, dix minutes que je n’ai jamais rattrapées.
C’est en nage que je me suis assis au premier balcon, alors que les musiciens de l’orchestre étaient déjà en place. Il était amusant d’entendre une nouvelle fois quelques uns des
Wunderhorn Lieder chantés une semaine plus tôt au même endroit par Mathias Goerne. Le tempo est plus lent, presque enlisé par un Pierre Boulez apollinien. Le résultat est plutôt moins que réussi que la semaine passée, en partie en raison du vibrato trop accentué de Dorothea Röschmann. En deuxième partie, la si merveilleuse Quatrième Symphonie dont HLG me fait toujours remarquer quelle est si complexe en dépit de son apparence simple. La encore, Pierre Boulez ralentit les tempi à l’excès et ce qui peut réussir au troisième mouvement devenu extatique ne convient guère de mon point de vue aux deux premiers.
Pierre Boulez et Daniel Barenboim redonneront leur cycle Mahler avec la Staatskapelle de Berlin à New York le printemps prochain, mais comme dit quelqu’un que j’aime beaucoup, "
je ne peux pas être partout…"
Au retour, je ramène HLG et la
sœur du maestro chez eux. Ils ont plus de cent soixante dix ans à eux deux, mais ils sont plus jeunes d’esprits que la plupart de mes passagers. J’ai même proposé à Jeanne de partir à Amsterdam sur le champ. Il y avait un peu de regret dans son refus.